À Bordeaux, le ciel est souvent bleu, mais l’aéroport de Mérignac, lui, reste englué dans une réputation peu flatteuse. Malgré 6,59 millions de passagers accueillis en 2024, la plateforme girondine continue d’être pointée du doigt dans les classements européens.
Le dernier en date, publié par le voyagiste Holidu, la relègue à l’avant-dernière place sur 85, juste devant Héraklion, en Crète. Un coup dur pour un aéroport en pleine mutation.
Quinze ans d’avis négatifs

Le verdict repose sur 17 000 avis Google cumulés depuis plus de quinze ans. Avec une note moyenne de 3/5, Bordeaux se retrouve dans la même zone que Nantes ou Marseille. Loin derrière Istanbul, Porto ou Helsinki, cités en modèles.
Mais du côté de la direction, on relativise. « Ces classements figent l’image d’un passé révolu, ils ne tiennent pas compte de la dynamique des trois dernières années », insiste Simon Dreschel, président du directoire. Et il n’a pas complètement tort : d’autres indicateurs, comme ceux du site AirHelp, placent Bordeaux bien plus haut – 4ᵉ aéroport français et 44ᵉ en Europe.
Sur place, des passagers étonnés
Dans les couloirs du terminal, les voyageurs sont parfois surpris d’apprendre que Mérignac figure parmi les “pires” d’Europe. « Franchement, ce n’est pas si terrible », lâche un père de famille à nos confrères de France 3. « Les toilettes sont propres, je ne vois pas trop la différence avec Orly ou Madrid. »
Pour une maman croisée à la sortie du contrôle, le seul vrai bémol est l’absence d’agence Air France sur place : « On est obligé de passer par téléphone, c’est un peu dommage. Mais sinon, j’aime bien cet aéroport à taille humaine. »
D’autres restent plus critiques. Une habituée de Toulouse-Blagnac souligne que Mérignac paraît « plus vieillot, en chantier permanent ». Mais elle reconnaît que « ça devrait s’améliorer avec les nouveaux travaux ».
Un chantier colossal

Et des travaux, il y en a. Depuis janvier, le terminal Billi, dédié aux low-cost, est en pleine rénovation. Objectif : rendre le passage des voyageurs plus fluide et plus agréable, alors que le lieu était souvent perçu comme rudimentaire.
Un nouveau hall, pensé pour relier les terminaux A et B, est aussi en construction. À terme, un tout nouveau terminal apportera modernité, espaces lumineux et davantage de boutiques et de restaurants. Au total, 240 millions d’euros sont investis sur cinq ans pour transformer l’aéroport.
Un aéroport en quête de rédemption
La tâche reste cependant immense : comment effacer l’image accumulée par des années de retards, de services jugés insuffisants et d’infrastructures datées ? Les passagers, eux, semblent partagés entre indulgence et impatience. Bordeaux-Mérignac joue une partie à double vitesse : il doit convaincre à la fois les touristes de passage, qui ne voient qu’un instantané, et les habitués, plus sensibles aux améliorations progressives.
Alors, Mérignac restera-t-il l’éternel « mauvais élève » des aéroports européens, ou parviendra-t-il à redorer son image avec son futur terminal ? La réponse se jouera dans les prochaines années, lorsque les passagers d’aujourd’hui pourront comparer leurs souvenirs d’hier avec l’aéroport de demain.
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