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Et si la solution française aux incendies de forêt venait de Bordeaux ?

Depuis un demi-siècle, la France dépend d’un seul avion : le Canadair. Un modèle canadien, acheté à prix d’or, réparé avec des pièces parfois introuvables pendant des mois. Et si ce temps-là était en train de se refermer ?

À Bordeaux, dans un hangar discret, la start-up HYNAERO promet de redonner à l’Europe ses ailes avec le Fregate-F100, un bombardier d’eau nouvelle génération.

Ce n’est pas un scoop la sécheresse va engendrer de plus en plus de feux de forêts. Et avec un appareil comme le Fregate-F100, capable d’écoper, larguer et repartir en quelques minutes, l’histoire pourrait être différente.

Dans un monde de plus en plus chaud et sec, les feux de forêt vont se multiplier et s’intensifier. ©THIBAUD MORITZ

L’indémodable Canadair CL-415

Le Canadair CL-415, c’est l’avion mythique des pompiers du ciel. Robuste, reconnaissable entre mille, mais limité. Conçu dans les années 1960, modernisé par touches, il est aujourd’hui dépassé par les feux géants que l’on connaît. Le hic ? Il n’est plus fabriqué et coûte jusqu’à 65 millions d’euros l’unité, avec des délais de livraison interminables.

Le Canadair CL-415 est l’avion mythique des pompiers du ciel mais présente quelques problématiques.

Le remplaçant : Le Fregate-F100 ?

Le Fregate-F100 est né à Bordeaux, avec une ambition européenne : relancer une filière de bombardiers d’eau en France. Son cahier des charges est clair : être 100 % amphibie, emporter 10 tonnes d’eau (soit presque le double d’un Dash 8), voler à 465 km/h, tenir plus de 4 heures en vol et franchir 2 500 km. Et grâce à un jumeau numérique embarqué, la maintenance sera rapide et prédictive.

Dans le cockpit, c’est le top de la technologie : commandes électriques, viseur tête haute, cabine pensée par et pour les pilotes. Chaque rotation dure 10 minutes, permettant d’attaquer le feu vite et souvent. Chaque minute compte, car prévenir les incendies, c’est aussi freiner le réchauffement climatique. Les feux libèrent en quelques jours le carbone stocké pendant des décennies et empêchent la zone brûlée de jouer son rôle de puits de carbone pendant dix ans.

Une production made in Nouvelle-Aquitaine

Mais le projet ne se limite pas à un avion. C’est une réindustrialisation à la française, avec une production 100 % locale, en Nouvelle-Aquitaine, soutenue par la région, l’État et l’Europe. La conception doit être terminée d’ici l’été 2026, l’assemblage lancé, et le premier vol prévu pour 2031. La chaîne de production sera à Istres, au cœur d’un écosystème aéronautique reconnu.

Fregate-F100 vs Canadair CL-415 : 10 000 litres contre 6 140, 465 km/h contre 330 km/h, plus de 4 heures d’autonomie contre 3. Un avion capable de protéger les forêts, le climat et redonner à l’Europe son indépendance dans la lutte aérienne contre les flammes.

Le Canadair a marqué son époque. Demain, le Fregate-F100 pourrait marquer la nôtre. Dans un monde plus chaud, plus sec, plus instable, on ne peut plus se permettre d’attendre que le feu arrive au bord de la route. Et si le prochain rempart aérien contre l’effondrement climatique venait… de Bordeaux ?

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