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Bordeaux : les livraisons de l’e-commerce limitées au matin dans le secteur piéton

À partir du 31 octobre 2025, les règles de circulation changent dans l’hyper-centre bordelais. Les véhicules des services de messagerie, très présents en raison de l’essor du commerce en ligne, ne pourront plus circuler librement dans le périmètre borné au-delà de 11 heures du matin.

Jusqu’ici, ces fourgons et camionnettes bénéficiaient d’une tolérance qui leur permettait d’assurer des livraisons tout au long de la journée, contrairement aux commerces physiques tenus de respecter le créneau matinal de 6h à 11h.

Nouvelle règle à Bordeaux : les camions de messagerie e-commerce devront livrer entre 6h et 11h dans l’hyper-centre piéton.

Un alignement des règles pour tous les acteurs

La décision vise à harmoniser les conditions de livraison entre les commerçants de proximité et les plateformes d’e-commerce. Les boutiques et artisans du centre-ville dénonçaient depuis plusieurs mois une forme de concurrence jugée déséquilibrée. Les transporteurs spécialisés dans la distribution de colis en ligne pouvaient en effet circuler dans les rues piétonnes à toute heure, créant à la fois des nuisances de trafic et un sentiment d’injustice.

En rétablissant un créneau unique pour l’ensemble des livraisons, la municipalité entend apaiser ces tensions et améliorer la cohérence de la réglementation. Cette mesure s’inscrit également dans une politique plus large de pacification des quartiers centraux et de réduction des nuisances liées à la circulation motorisée.

Des impacts pour les commerçants et les transporteurs

Bordeaux renforce sa zone piétonne : dès le 31 octobre 2025, les livraisons e-commerce seront autorisées uniquement le matin.

La fin des livraisons en journée obligera les opérateurs logistiques à repenser leurs tournées. Les transporteurs devront concentrer leurs passages tôt le matin, en même temps que les fournisseurs des commerces traditionnels. Si cette contrainte représente un défi organisationnel, elle devrait aussi fluidifier les flux et limiter les congestions observées dans les rues piétonnes aux heures de forte affluence.

Pour les commerçants, la mesure est perçue comme un rééquilibrage attendu. Les petits détaillants, jusqu’ici soumis à des règles strictes, voyaient d’un mauvais œil les passages répétés de camions de messagerie dans la journée, au bénéfice direct des grandes plateformes de vente en ligne. Désormais, l’ensemble des livraisons sera soumis à la même réglementation.

Un contexte de fragilité du commerce de centre-ville

Cette décision intervient alors que le commerce bordelais traverse une période délicate. Le taux de vacance commerciale dans l’hyper-centre est passé de 4,5 % en 2018 à plus de 7 % en 2024. L’essor du e-commerce, combiné à des loyers commerciaux jugés trop élevés et à la baisse de fréquentation de certaines artères, accentue la fragilité des enseignes indépendantes.

Face à cette situation, la Ville cherche à soutenir ses commerces en agissant sur plusieurs leviers : encadrement expérimental des loyers commerciaux, réflexion autour d’une taxe sur les friches, et meilleure régulation des flux logistiques. L’objectif est de redonner de l’oxygène au tissu commercial traditionnel et d’accompagner les mutations liées aux nouveaux modes de consommation.

Une régulation accompagnée

À Bordeaux, les livraisons d’e-commerce seront limitées au matin dès octobre 2025 dans le secteur piéton, pour apaiser trafic et commerces.

La mise en œuvre de cette restriction se fera de manière progressive. Un comité de régulation réunissant la Ville, les chambres consulaires, les fédérations professionnelles et les transporteurs permettra d’ajuster la règle au cas par cas. Certaines activités spécifiques, artisanales ou techniques, pourront bénéficier de dérogations étudiées individuellement.

Cette concertation vise à éviter les blocages tout en maintenant l’esprit de la réforme : réduire le déséquilibre entre commerce en ligne et commerces physiques, limiter les nuisances dans l’hyper-centre et améliorer la qualité de vie des habitants.

Une étape dans la transformation de l’hyper-centre

L’extension du secteur borné à 259 hectares, contre 172 auparavant, a renforcé la nécessité d’adapter les pratiques de livraison. Les commerçants subissent encore des ajustements liés à cette nouvelle organisation. La limitation des livraisons de messagerie au créneau du matin constitue une étape supplémentaire dans la transformation de Bordeaux vers une ville plus apaisée, où la régulation des flux logistiques devient un enjeu central pour concilier attractivité économique et cadre de vie.

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