La capitale girondine s’apprête à franchir une nouvelle frontière : celle de l’espace. À Mérignac, sur l’aire aéroportuaire de Bordeaux, la start-up européenne The Exploration Company annonce un investissement colossal de 200 millions d’euros sur trois ans pour implanter un site de production et de tests dédié à ses capsules spatiales réutilisables. Ce projet, soutenu par un accord de collaboration avec la NASA, positionne Bordeaux au cœur de la révolution spatiale européenne.

Fondée en 2021, The Exploration Company incarne la nouvelle génération du spatial européen : agile, durable et ambitieuse. Son objectif est clair — rendre l’espace plus accessible grâce à des véhicules modulaires et réutilisables capables de transporter du fret, voire des astronautes, en orbite basse ou vers la Lune. Son siège opérationnel, réparti entre Munich et Mérignac, symbolise cette volonté d’alliance entre excellence allemande et savoir-faire français.
Le projet bordelais représente une étape stratégique pour la start-up. Sur la période 2025-2028, l’entreprise investira massivement pour construire son usine de production de la capsule Nyx et ses bancs d’essais cryogéniques, éléments essentiels à la mise au point de technologies spatiales à faible empreinte environnementale. À terme, le site pourrait générer plusieurs centaines d’emplois directs et indirects, tout en dynamisant un écosystème local déjà fort de grands acteurs tels qu’ArianeGroup, Thales Alenia Space et le CNES.
Le cœur du programme industriel repose sur la capsule Nyx, un véhicule spatial réutilisable destiné à des missions de ravitaillement ou de transport orbital. Capable de revenir sur Terre pour être réemployée, Nyx illustre la vision de The Exploration Company : conjuguer performance, durabilité et économie circulaire. En juillet dernier, la jeune entreprise a validé le premier essai de son moteur Huracan, un système de propulsion à méthane et oxygène liquides, conçu pour réduire les émissions polluantes et accroître la fiabilité des missions.

Mais l’événement qui a véritablement fait entrer la start-up dans une autre dimension est la signature d’un Space Act Agreement avec la NASA en 2024. Cet accord officialise une collaboration sur les missions commerciales en orbite basse, dans le cadre du programme américain de développement des stations spatiales privées. Grâce à ce partenariat, The Exploration Company devient l’un des rares acteurs européens à collaborer directement avec l’agence spatiale américaine, gage de reconnaissance et de crédibilité internationale.
Pour la Région Nouvelle-Aquitaine, cet investissement représente bien plus qu’un succès économique : c’est un symbole de renaissance industrielle. L’écosystème local, porté par le pôle Aerospace Valley, se transforme progressivement en un hub européen du spatial réutilisable, capable de rivaliser avec les grandes métropoles technologiques mondiales. Les institutions régionales y voient un levier d’attractivité, d’innovation et de création d’emplois hautement qualifiés.

En choisissant Bordeaux, The Exploration Company ancre durablement la souveraineté spatiale européenne dans le Sud-Ouest français. Son ambition dépasse la seule performance technologique : elle vise à démocratiser l’accès à l’espace, en mutualisant les missions et en ouvrant ses infrastructures à des partenaires publics, privés ou universitaires.
Ainsi, alors que la NASA et l’Europe resserrent leurs liens autour d’une vision partagée de l’exploration spatiale, Bordeaux s’impose comme une nouvelle capitale industrielle de la conquête spatiale. Entre innovation, coopération internationale et audace entrepreneuriale, la métropole girondine s’apprête à écrire une nouvelle page de son histoire — celle où la Nouvelle Aquitaine regarde résolument vers les étoiles. La classe !
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