Le principal groupe de supporters des Girondins de Bordeaux, les Ultramarines, a officiellement déposé un dossier dans le cadre de l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) lancé par Bordeaux Métropole pour le naming du stade Atlantique. Leur proposition : que l’enceinte bordelaise prenne le nom de René-Gallice, figure emblématique du club et ancien résistant, plutôt que celui d’une entreprise commerciale.
Un acte symbolique mais déterminé

Ce geste, bien que probablement symbolique face aux grandes marques prêtes à investir des sommes conséquentes, témoigne de la volonté des supporters de préserver une identité historique et affective autour du club.
« Nous savons bien que notre candidature n’a pas de poids financier, mais elle a du sens », expliquent les leaders du Virage Sud. « À chaque fois que le nom du stade changera pour des raisons commerciales, nous redéposerons un dossier. Ce que nous voulons, c’est que le nom de Gallice s’impose dans les esprits. Nous, comme nos enfants, disons déjà : “On va à Gallice.” »
Depuis la fin du partenariat avec la Matmut le 1er août dernier, l’enceinte de Bordeaux, inaugurée en 2015, est redevenue le stade Atlantique en attendant de trouver un nouveau partenaire de naming. L’appel à candidatures lancé par la Métropole se termine ce vendredi 31 octobre à midi.
René Gallice, un nom porteur de valeurs
Pour les Ultramarines, ce choix ne doit rien au hasard. René Gallice n’est pas seulement un ancien joueur des Girondins : il incarne à leurs yeux les valeurs de courage, de fidélité et d’engagement.
Résistant pendant la Seconde Guerre mondiale, il avait rejoint la France libre alors que le régime de Vichy s’installait. Blessé au combat, il avait pourtant repris le chemin des terrains de football, symbolisant une détermination exemplaire.
Originaire de Marseille, il s’était établi durablement à Bordeaux, ville dont il ne s’est jamais éloigné. Avec les Girondins, il a remporté le premier titre de champion de France du club et a porté le maillot tricolore en équipe nationale. Ses deux fils, Jean et René Gallice Jr., ont ensuite poursuivi la tradition familiale en jouant eux aussi en professionnel.

Une autre vision du naming
Les supporters bordelais revendiquent une vision alternative du naming, qu’ils estiment trop souvent réduit à une logique purement marchande.
« Nous ne proposons pas d’argent, c’est vrai, reconnaît le groupe. Mais pour nous, le nom d’un stade doit avant tout porter des valeurs, pas seulement un contrat commercial. René Gallice incarne l’histoire, la fidélité et l’esprit du club. »
Le cahier des charges de l’AMI précise pourtant qu’il s’agit « d’associer le nom d’une entreprise à l’enceinte sportive en échange d’un financement ». Mais les Ultramarines ne se découragent pas. En 2015 déjà, quelques mois après l’ouverture du stade, ils avaient organisé un vote symbolique pour baptiser le lieu « stade René-Gallice », malgré la signature du contrat Matmut Atlantique.
Une bataille mémorielle
À défaut de remporter la compétition économique, les supporters espèrent gagner la bataille des mémoires. Leur objectif est simple : faire vivre un nom qui unit plutôt qu’il ne vend.
« Même si notre dossier n’est pas retenu, le nom de Gallice continuera d’exister à travers nous », insistent ils. « C’est une façon de rappeler que le football n’est pas qu’une affaire d’argent, mais aussi d’héritage et de passion. » Alors bonne ou mauvaise idée ?
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