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Bordeaux : fin du bras de fer, les hangars de Darwin trouvent un avenir durable

Après plus d’une décennie de tensions et d’incertitudes, une nouvelle ère s’ouvre pour l’écosystème Darwin. Le 27 août dernier, la Ville de Bordeaux et la foncière solidaire Darwin ont signé un bail emphytéotique administratif d’une durée de 33 ans, scellant le sort des deux hangars associatifs emblématiques du site. Ces bâtiments, d’une surface totale de 6 000 m², abritent notamment le skate park et le bric-à-brac d’Emmaüs, symboles de la vitalité citoyenne et alternative qui caractérise Darwin depuis sa création.

Un conflit ancien enfin clos

Après des années d’incertitudes, Darwin sécurise ses hangars associatifs : un accord historique avec Bordeaux allie culture, économie responsable et vitalité citoyenne, préservant 6 000 m² d’activités uniques Crédit : ©Nicolas Duffaure

Ce bail met fin à plusieurs années de bras de fer entre la Ville, l’aménageur Bastide Niel et Darwin. En 2017, la perte des autorisations d’occupation temporaire avait plongé les associations hébergées dans l’incertitude. À l’origine, le plan d’aménagement de la ZAC Bastide Niel prévoyait la démolition pure et simple de ces hangars, afin de laisser place à des logements sociaux et à un parking.

Le retournement de situation s’est opéré fin 2024, lorsque la municipalité a acquis les deux bâtiments auprès de la SAS Bastide Niel pour 2,1 millions d’euros. Cette décision a ouvert la voie à une solution durable, saluée à la fois par le maire Pierre Hurmic, qui parle d’« événement juridique majeur », et par Philippe Barre, fondateur de l’écosystème Darwin, qui évoque « une étape primordiale ».

Un foncier stratégique pour Bordeaux

Pour la Ville, l’enjeu dépasse la seule préservation des lieux existants. « Nous avons trouvé le meilleur compromis pour les deux parties », souligne Delphine Jamet, adjointe au maire chargée de l’administration générale. Outre l’aspect patrimonial et social, cette acquisition sécurise un foncier stratégique au cœur du projet urbain Bastide Niel.

De son côté, Philippe Barre insiste sur la valeur symbolique de ces espaces : « Sans ces hangars associatifs, sans cette vie associative, Darwin ne serait pas Darwin ». Depuis 2011, nombre d’associations culturelles, sportives et citoyennes y ont trouvé un ancrage qui participait à l’identité du site.

Bordeaux acte la pérennisation des hangars de Darwin grâce à un bail de 33 ans, garantissant espace associatif, réhabilitation à 4,7 millions d’euros et équilibre économique durable. Crédit : @lezbroz

De lourds travaux en perspective

Le bail prévoit désormais que Darwin assure la gestion et l’entretien des hangars. L’écosystème dispose de trois ans pour engager des travaux de réhabilitation estimés à 4,7 millions d’euros. Ces investissements visent à renforcer la sécurité, moderniser les installations et prolonger la durée de vie de bâtiments datant de plusieurs décennies.

Une fois ce délai passé, Darwin versera à la Ville une redevance annuelle de 35 000 euros, valable pendant trente ans. Un bilan financier sera réalisé au bout de dix ans, avec la possibilité d’un réajustement en fonction de la viabilité économique du projet.

Un équilibre entre associatif et commercial

Pour garantir la pérennité de l’expérience Darwin, un équilibre précis a été fixé : au moins 65 % des surfaces resteront dédiées à des associations. Les 35 % restants pourront accueillir des activités artisanales ou commerciales, dont les revenus permettront de soutenir financièrement la dimension citoyenne et culturelle du projet.

« Notre ambition, c’est de montrer qu’un modèle économique soutenable peut nourrir une dynamique associative et citoyenne », rappelle Philippe Barre. Un pari que la Ville a décidé d’accompagner, transformant ainsi un conflit ancien en partenariat durable au service du territoire.

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