Bordeaux Métropole vient de lancer une consultation internationale inédite pour repenser en profondeur six de ses grandes entrées de ville, appelées « portes métropolitaines ». Cette démarche ambitieuse vise à métamorphoser ces zones souvent décriées pour leur bétonisation excessive, leur manque de vie urbaine et leur domination par la voiture.
Les « portes » concernées sont bien connues des habitants : Hauts de Garonne (Lormont, Cenon, Artigues-près-Bordeaux), Bordeaux Lac (Bordeaux, Bruges), l’aéroport (Mérignac), Bordeaux Inno Campus (Pessac, Gradignan), Plaine Sud Garonne (Floirac, Bouliac) et Arcins Garonne (Bègles, Villenave d’Ornon). Ces secteurs concentrent nombre de problématiques urbaines actuelles : artificialisation des sols à plus de 70 %, grandes surfaces commerciales monofonctionnelles, absence de végétation, îlots de chaleur, difficultés d’accès pour les piétons… et une esthétique souvent critiquée.
Un projet à grande échelle sur plus de 7 000 hectares
Au total, ce sont 7 000 hectares, soit 13 % du territoire métropolitain, qui sont concernés par cette opération. Ces zones accueillent environ 157 000 habitants, soit 18 % de la population de Bordeaux Métropole. Leur transformation pourrait radicalement changer le visage de l’agglomération et la rendre plus résiliente, plus verte, et plus agréable à vivre.
L’objectif est clair : faire de ces portes de véritables quartiers vivants et durables, intégrés au reste du tissu urbain. Pour cela, la Métropole souhaite s’entourer de groupes pluridisciplinaires réunissant architectes, urbanistes, paysagistes et autres experts. Ces équipes auront jusqu’au 19 septembre 2025 pour déposer leur candidature.
Un calendrier étalé jusqu’en 2027
Les candidats seront sélectionnés fin 2025, puis auront environ 18 mois pour développer leur vision. Chaque équipe se verra attribuer deux portes à étudier, réparties en trois lots :
- Lot 1 : Bordeaux Lac et Hauts de Garonne
- Lot 2 : Aéroport et Bordeaux Inno Campus
- Lot 3 : Plaine Sud Garonne et Arcins Garonne
À l’issue de cette phase de travail, les propositions seront présentées à l’été 2027, posant les bases des futurs projets d’aménagement.
Un enjeu national
Ce projet s’inscrit dans une dynamique plus large de transformation des zones commerciales périurbaines, souvent considérées comme des symboles de la « France moche ». Une étude récente a montré que ces secteurs représenteraient un potentiel de 1,6 million de logements. Près de deux tiers des Français jugent leur transformation prioritaire, et 40 % des jeunes de moins de 35 ans se disent prêts à y habiter, si les conditions s’améliorent.
Vers des Opérations d’Intérêt Métropolitain (OIM)
En fonction des résultats, certaines portes pourraient faire l’objet d’OIM, afin d’assurer un suivi stratégique dans la durée. Ces structures permettront de coordonner les acteurs publics et privés, de sécuriser les investissements et de garantir la qualité des projets.
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