Un mystérieux flotteur jaune est récemment apparu aux Bassins à flot de Bordeaux, attirant la curiosité des promeneurs. Cet imposant cylindre flottant n’est pas un simple dispositif maritime : il s’agit du tout premier houlomoteur développé par Seaturns, une entreprise bordelaise spécialisée dans la production d’électricité grâce à la houle. Après dix ans de recherche et de développement, la start-up finalise enfin son prototype, destiné à révolutionner le marché mondial des énergies marines renouvelables.
Un prototype bordelais destiné à produire de l’électricité grâce aux vagues
Arrivé au port de Bordeaux le 31 octobre 2025 après plusieurs séries de tests menés à Saint-Nazaire, le flotteur Seaturns est aujourd’hui à l’arrêt dans le port. D’ici mars 2026, il sera déployé à 15 km au large de l’estuaire de la Gironde pour une campagne d’essais grandeur nature.
Ce flotteur cylindrique de 15 mètres de long, 6 mètres de diamètre et pesant 42 tonnes fonctionne grâce au mouvement de la houle. Son principe est simple :
– le flotteur bouge sous l’effet des vagues ;
– l’eau à l’intérieur se déplace, comprimant l’air ;
– l’air actionne une turbine placée dans la partie supérieure ;
– la turbine produit de l’électricité, ensuite envoyée à terre via un câble sous-marin.
Selon Vincent Tournerie, président et cofondateur de Seaturns, ce système vise une puissance nominale de 200 kW, avec l’objectif de devenir une solution énergétique « stable, prévisible et compétitive », contrairement au solaire et à l’éolien plus dépendants des conditions météorologiques.

Un système simple, robuste et facile à maintenir
Seaturns revendique une technologie volontairement épurée : l’ensemble des composants sensibles se trouve dans la partie supérieure du flotteur, accessible sans intervention sous-marine. « En mer, la maintenance coûte cher et reste très complexe. Notre système permet simplement de retirer le module et de le remplacer, ce qui représente un avantage considérable », souligne Vincent Tournerie.
La durée de vie du flotteur est estimée à 25 ans, avec un taux de recyclabilité de 98 %, un argument essentiel dans un contexte de transition énergétique.
Objectif 2027 : commercialisation et déploiement à grande échelle
Après un dernier passage en cale sèche aux ateliers du port de Bordeaux, le flotteur entamera une phase finale de tests en conditions réelles pendant 12 à 18 mois. La mise sur le marché est prévue pour 2027.
Seaturns envisage de connecter plusieurs flotteurs entre eux pour former des lignes de production. Une dizaine de flotteurs alignés permettraient d’atteindre 2 MWh, une production capable de concurrencer les fermes solaires ou éoliennes dans les régions du globe où la houle est constante.

Un projet soutenu en Nouvelle-Aquitaine
Accompagnée par la Région Nouvelle-Aquitaine, l’entreprise ambitionne d’« inonder le marché mondial » d’ici 2030 avec une solution énergétique innovante, simple à déployer et à faible impact environnemental.
Et pour ceux qui s’interrogent sur la couleur du dispositif : le jaune n’est pas un choix esthétique. Il s’agit d’une couleur hautement visible, largement utilisée dans le milieu maritime pour garantir la sécurité.
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