Pendant que certains jeunes partent en vacances ou passent leurs journées sur les écrans, d’autres choisissent de donner un coup de main à leur commune. C’est le cas à Langon, en Gironde, où la mairie reconduit pour la cinquième année son dispositif « Argent de Poche », destiné aux adolescents de 16 à 18 ans.
Durant les vacances scolaires, 13 jeunes volontaires effectuent des missions variées dans les services municipaux : entretien des cimetières, tâches administratives à l’école maternelle, ménage à la piscine, aide au centre culturel ou encore service dans les cantines. En échange, ils reçoivent 60 euros pour quatre jours de travail, à raison de trois heures par jour.
Léana, 17 ans, participe au programme pour la première fois. Accompagnée par Laëtitia Duluc, gardienne du cimetière des Capucins, elle désherbe entre les tombes avec sérieux. En formation pour un CAP pâtisserie, elle y voit une première expérience professionnelle précieuse. « C’est un bon moyen de découvrir des métiers, d’avoir un peu d’argent de poche, et de rester occupée quand on ne part pas en vacances », explique-t-elle à nos confrères du Parisien.

C’est d’ailleurs l’un des objectifs du programme : offrir une opportunité à ceux qui restent à Langon l’été. « On privilégie les jeunes qui ne partent pas », confirme Jean-Pierre Pointreau, directeur des affaires scolaires, jeunesse et sport à la mairie. Il précise que les adolescents ne remplacent pas les agents municipaux en congé, mais sont considérés comme de jeunes stagiaires, dans une logique pédagogique.
Le coût pour la collectivité reste limité : environ 1 500 euros pour l’ensemble de l’été. Et le succès est au rendez-vous. « Des communes des Vosges, de Bretagne ou encore d’Occitanie nous contactent pour en savoir plus », indique fièrement l’élu.
Pour les jeunes, l’expérience va bien au-delà de la simple rémunération. Solea, fraîchement diplômée du bac, a participé à plusieurs missions : installation de gradins pour un spectacle, préparation de la salle pour un concert, manipulation de projecteurs, plonge à la cantine… « J’ai beaucoup appris. J’ai gagné en autonomie, et j’ai découvert le travail dans la collectivité », raconte-t-elle.
Mais ce qui l’a le plus marquée, c’est la prise de conscience citoyenne. « Voir l’incivilité des gens, ça m’a ouvert les yeux. On comprend que derrière chaque déchet ou chaise mal rangée, quelqu’un doit nettoyer ou remettre en ordre. »
Si l’argent motive évidemment les jeunes, beaucoup soulignent l’enrichissement personnel et le sentiment d’utilité. À Langon, ce dispositif est devenu un modèle local de sensibilisation au travail et à la citoyenneté, à une période où l’oisiveté menace souvent les adolescents restés en ville. Alors bonne ou mauvaise idée ?
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