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Il faut dépenser 1300€ par mois pour être un étudiant à Bordeaux

Étudier à Bordeaux n’a jamais été aussi coûteux. Alors que l’enseignement supérieur est censé être accessible à tous, la réalité est toute autre : l’inflation et la hausse généralisée des prix rendent la vie étudiante de plus en plus précaire.

Dans son enquête annuelle sur le coût de la vie étudiante, l’UNEF annonce une hausse nationale de +4,12 % en 2025. Mais à Bordeaux, la situation est encore plus préoccupante : +6,94 % pour les étudiants non-boursiers et +6,37 % pour les boursiers. Concrètement, un étudiant bordelais doit désormais débourser 1 290,55 euros par mois pour vivre et étudier (619,47 euros pour un boursier).

Avec une hausse de près de 7 %, la vie étudiante à Bordeaux devient un fardeau économique menaçant l’égalité d’accès aux études.

Le logement, poste de dépense le plus lourd

Premier facteur de cette flambée : les loyers. Dans le parc privé, un étudiant doit débourser environ 590 euros mensuels pour un logement, un montant en hausse de +4,8 % en un an. Les résidences du Crous, censées offrir une alternative plus abordable, affichent elles aussi une augmentation, avec un loyer moyen de 262 euros par mois (+3,26 %).

Cette pression immobilière place Bordeaux bien au-dessus de la moyenne nationale. Pour beaucoup, décrocher un logement relève du parcours du combattant, et même les chambres en résidence universitaire ne suffisent pas à répondre à la demande.

Des frais incompressibles en constante hausse

À ces loyers s’ajoutent les frais incontournables liés aux études : frais de scolarité, CVEC (Contribution à la vie étudiante et de campus), fournitures ou encore matériel informatique.

De plus en plus d’étudiants bordelais peinent à joindre les deux bouts et dépendent d’aides alimentaires ou familiales pour survivre.

Les transports pèsent également lourd dans le budget. Depuis le 1er septembre 2025, le Pass Jeunes TBM est passé de 249,60 à 256,80 euros par an (+2,8 %). Pour les étudiants de plus de 28 ans, le coup est encore plus dur : l’abonnement classique coûte désormais 549,60 euros annuels (+3,1 %).

Une dépendance croissante aux aides

Face à cette réalité, nombreux sont les étudiants bordelais contraints de chercher de l’aide. Les associations locales tirent la sonnette d’alarme. L’ONG Linkee, qui organise des distributions alimentaires, a vu la fréquentation doubler entre 2023 et 2024. La Fondation Bordeaux Universités, en partenariat avec la Banque alimentaire, a distribué plus de 11 000 colis alimentaires aux étudiants en 2024.

Du côté institutionnel, les établissements proposent des aides ponctuelles d’urgence, mais elles ne suffisent pas à enrayer la précarité croissante.

Le rôle de la famille et des aides au logement

Le logement reste le poste de dépense le plus difficile à assumer. Selon l’UNEF Bordeaux, 80 % des étudiants perçoivent l’APL ou l’ALS pour alléger leur loyer. Mais cette aide est souvent insuffisante, obligeant une grande partie des jeunes à solliciter leurs familles.

Ainsi, 68 % des étudiants non-boursiers déclarent que leurs parents paient directement leur loyer. Une proportion qui chute à 35 % chez les boursiers, issus de familles aux revenus plus modestes.

À Bordeaux, étudier coûte désormais près de 1 300 euros par mois, entre loyers élevés, transports, frais incompressibles et inflation persistante.

Un droit menacé ?

Alors que l’accès à l’enseignement supérieur est reconnu comme un droit, son coût croissant en fait un privilège de plus en plus conditionné aux ressources familiales. L’UNEF alerte : sans mesures fortes pour encadrer les loyers, soutenir les aides sociales et maîtriser les frais annexes, la précarité étudiante risque de s’aggraver encore dans les années à venir.

Pour beaucoup d’étudiants bordelais, étudier ne se résume plus à une expérience académique : c’est devenu un véritable défi économique, qui exige 1 300 euros par mois pour tenir le cap.

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