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La Dune du Pilat : record de fréquentation et fragilité avec le surtourisme

Elle se dresse comme une vague figée, un colosse doré dominant la pinède : la dune du Pilat n’est pas seulement un paysage de carte postale. C’est une expérience sensorielle, un mythe géologique et désormais un phénomène touristique de premier plan. En juillet 2025, elle a franchi un nouveau cap avec 240 000 visiteurs en un seul mois, soit une hausse de 13,9 % par rapport à 2024.

Le deuxième site touristique le plus fréquenté de Nouvelle-Aquitaine confirme son attractivité… et pose une fois de plus la question de sa préservation.


Un monument naturel devenu icône internationale

Symbole de la Nouvelle-Aquitaine, la dune du Pilat bat record sur record. Mais cette montagne mouvante exige prudence écologique et gestion attentive pour préserver son avenir.

Avec ses 105 mètres de hauteur (variable selon le vent et les marées de sable), la dune du Pilat reste la plus haute dune d’Europe. Située à l’entrée du bassin d’Arcachon, elle attire pour son panorama spectaculaire : d’un côté l’océan Atlantique et le banc d’Arguin, de l’autre la forêt infinie des Landes.

Sa silhouette mouvante séduit autant qu’elle impressionne. Chaque été, elle devient le théâtre d’un ballet incessant : familles, sportifs, photographes, influenceurs, curieux de passage… tous veulent la gravir, quitte à y laisser un peu de souffle dans la montée. En juillet dernier, les 240 000 personnes recensées ont généré un flux inédit pour un seul mois, confirmant une tendance haussière amorcée depuis plusieurs saisons.


Un flot continu de voitures, vélos et bus

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. 67 545 voitures se sont garées sur le parking officiel en juillet, soit l’équivalent d’une file ininterrompue de 338 km, de Bordeaux à Tours. À cela s’ajoutent 13 380 cyclistes, soit 2,1 % de plus qu’en 2024, preuve que la mobilité douce gagne peu à peu du terrain.

Le réseau de bus Baïa, reliant la dune aux communes voisines, a transporté 18 440 passagers (+0,9 %). La progression reste modeste, mais elle témoigne d’un effort collectif pour limiter l’empreinte carbone d’un site déjà sous pression.

Colosse de sable dominant l’Atlantique, la dune du Pilat séduit familles, sportifs et voyageurs du monde entier, tout en demeurant un site naturel sensible à protéger.

L’appel du large : un public de plus en plus international

La statistique la plus marquante concerne sans doute la fréquentation étrangère : +37 % en un an. Espagnols, Allemands, Italiens, mais aussi visiteurs venus de plus loin, donnent à la dune une ambiance polyglotte. Les langues se croisent dans l’air, entre cris d’enfants, selfies improvisés et explications de guides.

Ce phénomène illustre la transformation de la dune du Pilat en destination touristique européenne à part entière, au même titre que le Mont-Saint-Michel ou les calanques méditerranéennes.


Entre attrait touristique et vigilance écologique

Avec 240 000 visiteurs en juillet 2025, la dune du Pilat confirme son statut d’icône touristique, mais rappelle aussi l’urgence d’un équilibre entre fréquentation et préservation.

Si la dune attire, elle inquiète aussi. Classée Grand Site de France depuis 1994, elle fait l’objet d’une surveillance écologique étroite. Le sable est vivant : chaque pas, chaque glissade modifie sa dynamique. Trop de piétinement peut accélérer l’érosion.

Pour contrer cela, des passerelles de bois, des escaliers démontables et des campagnes de sensibilisation rappellent aux visiteurs que la dune n’est pas un parc d’attractions, mais un milieu fragile. Les gestionnaires cherchent un équilibre entre accueil touristique et protection de l’écosystème.


Une salle de classe à ciel ouvert

La dune attire aussi un public plus curieux : passionnés de géologie, étudiants ou simples amateurs de sciences naturelles. Constituée il y a environ 3 000 à 4 000 ans, elle est le résultat de l’accumulation progressive de grains de sable poussés par les vents et bloqués par la forêt landaise.

Aujourd’hui, des chercheurs observent ses mouvements, sa végétation pionnière et ses variations de hauteur. Pour beaucoup, la dune est un laboratoire naturel, où se lit en direct l’histoire d’un paysage en constante mutation.


Une manne économique pour tout le bassin d’Arcachon

Si la dune attire autant, c’est aussi parce qu’elle alimente un véritable réseau économique local. Le stationnement payant finance en partie la protection du site, mais il profite également aux commerces alentour. Campings, hôtels, restaurants et loueurs de vélos tournent à plein régime grâce à cette affluence estivale.

En 2024, 1,1 million de visiteurs ont foulé la dune. Si la tendance se poursuit, 2025 pourrait franchir la barre des 1,2 million, consolidant la dune comme un pilier économique de la Teste-de-Buch et plus largement du sud Bassin.


Un site qui rivalise avec les grands monuments

La dune du Pilat attire chaque année des foules records : entre panorama unique, curiosité géologique et symbole fragile, elle illustre les défis actuels du tourisme durable.

En Nouvelle-Aquitaine, la dune du Pilat n’est devancée que par le Futuroscope (1,8 million de visiteurs en 2024). Elle reste loin devant le Zoo de La Palmyre (600 000 visiteurs), le Bassin des Lumières (500 000) ou encore la Cité du Vin (400 000).

Ces chiffres confirment son statut unique : un site naturel gratuit d’accès à pied, mais capable de rivaliser avec des infrastructures touristiques ultramodernes.


Un avenir sous surveillance

La dune du Pilat est à la fois une fierté et une responsabilité. Sa beauté attire toujours plus de visiteurs, mais sa fragilité impose prudence et adaptation. Entre flux automobiles à réguler, piétinements à canaliser et attractivité internationale à assumer, le défi reste immense.

Reste que, chaque été, des centaines de milliers de regards émerveillés contemplent depuis son sommet l’immensité de l’Atlantique. Et c’est peut-être là que réside la force de la dune : incarner à la fois le plaisir immédiat d’une ascension et le rappel permanent de la fragilité des paysages naturels.

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