À Bordeaux, la campagne pour les élections municipales de mars 2026 s’anime avec une nouvelle candidature. Karfa Diallo, fondateur de l’association Mémoires et Partages, a officialisé son entrée en lice. Militant reconnu de la mémoire de l’esclavage et des combats contre les discriminations, il souhaite désormais défendre les habitants des quartiers populaires qu’il juge trop souvent laissés de côté.
Un parcours d’engagement de longue date

Karfa Diallo n’est pas un inconnu dans le paysage politique bordelais. Déjà candidat en 2001, il avait obtenu 3,74 % des suffrages avec la liste Couleurs bordelaises. Aujourd’hui élu au conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, il siège aux côtés des écologistes sans être membre d’Europe Écologie Les Verts. Cet ancrage institutionnel ne l’empêche pas de se définir avant tout comme un citoyen engagé, proche du terrain, et non comme un professionnel de la politique.
Depuis près de trois décennies, il multiplie les actions associatives et militantes dans la métropole girondine. Son combat pour la reconnaissance de la mémoire de l’esclavage, notamment à travers le changement de noms de lieux marqués par cette histoire, lui a donné une visibilité bien au-delà de Bordeaux. Mais son ambition municipale se veut centrée sur un objectif : redonner une place aux habitants des quartiers défavorisés dans le débat politique local.
Justice sociale et justice écologique
Pour Karfa Diallo, l’avenir de Bordeaux doit se construire en conciliant écologie et équité sociale. Selon lui, les premières victimes du dérèglement climatique sont précisément les populations les plus fragiles, déjà confrontées à la précarité. Il met en avant des priorités telles que l’emploi, l’accès à la santé et la réduction des inégalités sociales. Dans son discours, l’écologie n’a de sens que si elle s’accompagne de mesures concrètes pour améliorer la vie quotidienne des habitants des quartiers populaires.

Une campagne tournée vers la participation citoyenne
Conscient du fort taux d’abstention qui caractérise Bordeaux, le candidat veut faire de la mobilisation démocratique l’un de ses premiers chantiers. Il relance ainsi une initiative qu’il avait expérimentée il y a une dizaine d’années : le SAMU citoyen. Cette campagne d’inscription sur les listes électorales prendra la forme d’une ambulance sillonnant les rues avec des bénévoles vêtus de blouses blanches. L’objectif est d’aller à la rencontre des Bordelais pour encourager leur participation au scrutin et rappeler que chaque voix compte.
Karfa Diallo n’exclut pas d’ouvrir le dialogue avec d’autres forces de gauche. Toutefois, il entend d’abord porter un projet autonome, axé sur la proximité, la justice sociale et l’écologie populaire.
Une course électorale déjà ouverte et indecise

Si le maire sortant Pierre Hurmic (EELV) n’a pas encore annoncé ses intentions, plusieurs figures politiques sont déjà déclarées : Nathalie Delattre (Parti Radical), Thomas Cazenave (Renaissance), Pierre De Gaétan Njikam (Les Républicains), Julie Rechagneux (Rassemblement national), mais aussi des personnalités comme l’économiste Philippe Dessertine ou Mickaël Baubonne, militant pour un métro à Bordeaux.
Dans ce paysage fragmenté, la candidature de Karfa Diallo se distingue par sa volonté de représenter les quartiers populaires et de relier justice sociale et transition écologique. Reste à savoir si ce message saura convaincre les Bordelais lors du scrutin des 15 et 16 mars 2026.
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