Si tu passes par la gare Saint-Jean à Bordeaux, regarde bien vers la grande verrière : les horloges monumentales, longtemps silencieuses, sont enfin à l’heure. Après une panne qui avait arrêté le cœur de cette marquise historique, les cadrans nord et sud reprennent du service, garantissant la ponctualité des 24 millions de voyageurs annuels.
Le problème ? Un simple petit levier métallique avait suffi pour bloquer la « mécanique mère » de l’horloge nord, datant de 1900, sur laquelle s’alignaient tous les autres cadrans. Mais pas question de laisser un détail si minime perturber le fonctionnement de ce lieu classé monument historique depuis 1984.

Pour réparer cette horloge, les équipes ont mobilisé des moyens impressionnants. Cordistes, passerelles, coursives et échelles sécurisées ont été nécessaires pour remettre les aiguilles de 2,10 mètres pour les grandes et 1,30 mètre pour les petites à leur juste position. Les opérations ont été menées la nuit pour ne pas déranger les voyageurs et garantir la sécurité de tous, rappelle Karim Mouchaouche, directeur de la gare.
L’horloge, désormais reconnectée au signal de l’émetteur d’Allois dans le Cher, assure une heure identique sur 200 000 horloges en France. Un symbole fort : ponctualité, technologie et patrimoine se rejoignent sous cette verrière emblématique.


Et ce n’est pas qu’une question de temps. Pour Karim Mouchaouche, la priorité est de préserver l’histoire tout en préparant l’avenir : absorber progressivement jusqu’à 40 millions de voyageurs tout en conservant le charme et l’authenticité de la gare.
Alors, la prochaine fois que tu prendras le train à Saint-Jean, lève les yeux : les aiguilles géantes battent à nouveau le rythme de Bordeaux, et toi, tu seras à la bonne heure.
À lire aussi : Bordeaux : la chasse aux vélos abandonnés est lancée