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L’océan efface l’histoire du mur de l’Atlantique

Vestiges silencieux de la Seconde Guerre mondiale, les blockhaus de la côte girondine disparaissent peu à peu, rongés par l’océan et l’indifférence. Alors que certains s’engagent pour préserver ce patrimoine oublié, d’autres questionnent sa valeur historique et la mémoire que l’on choisit de garder.

Les blockhaus de la côte girondine disparaissent peu à peu, rongés par l’océan et l’indifférence. © herodote

Si tu marches sur les plages du Verdon-sur-Mer ou de Grayan-et-l’Hôpital, il y a de grandes chances que tu croises leur silhouette massive. Parfois renversés, parfois encore debout, les blockhaus de la Seconde Guerre mondiale, vestiges du Mur de l’Atlantique, s’accrochent aux derniers mètres de dune. Mais pour combien de temps encore ?

En Gironde, on compte plus d’une centaine de ces fortifications construites par les Allemands entre 1942 et 1944. Le site du Verdon, épargné par l’érosion grâce à une digue du XIXe siècle, est l’un des rares à être encore entier. Mais ailleurs, la mer gagne du terrain. Sur les 131 blockhaus recensés, 37 sont déjà tombés sur l’estran.

En Gironde, on compte plus d’une centaine de ces fortifications construites par les Allemands entre 1942 et 1944. © Julien Laurenceau

Ce combat, certaines associations comme Forteresse Gironde Sud le mène. Mais ce mouvement se heurte à un mur d’indifférence.

Et pourtant, ces blocs de béton racontent aussi la Libération. Le 19 avril 1945, la batterie des Arros est prise aux Allemands. Un événement local, certes, mais un morceau du puzzle national. Le problème ? Ces constructions ont été faites pour durer quelques années, et non pour défier l’éternité. Béton coulé à même le sable, fondations précaires, exposition au vent et à la mer : leur effondrement est inévitable.

Ces constructions ont été faites pour durer quelques années, pas pour défier l’éternité, leur effondrement est inévitable. © Julien Laurenceau

Des pistes existent pourtant pour leur « conservation ». Le label « Architecture contemporaine remarquable » a été attribué à la batterie des Arros. La numérisation 3D, comme celle menée en Charente-Maritime, permettrait de garder une trace, au moins virtuelle, de ces témoins d’un passé complexe.

Et toi, que ferais-tu face à ces géants de béton qui sombrent dans l’oubli ?

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