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Nouvelle-Aquitaine : un été 2025 morose pour les restaurateurs

La saison estivale 2025 restera dans les mémoires des restaurateurs de Nouvelle-Aquitaine comme l’une des plus difficiles depuis longtemps. Alors que la région compte habituellement sur l’afflux touristique pour remplir terrasses et salles à manger, beaucoup déplorent une baisse significative de leur activité. Entre pouvoir d’achat en berne, concurrence accrue et coûts en hausse, plusieurs professionnels annoncent des pertes allant de 20 à 30 % de leur chiffre d’affaires.

En Nouvelle-Aquitaine, les restaurateurs affrontent charges croissantes, concurrence du snacking et trésoreries fragiles, rendant l’avenir incertain sans régulation adaptée.

À Arcachon, par exemple, des restaurants de bord de mer ont vu leur fréquentation chuter de près d’un tiers. Le panier moyen a également diminué, passant en moyenne de près de 38 euros à environ 32 euros. Les clients privilégient désormais des consommations limitées : vins d’entrée de gamme, plats partagés ou formules simplifiées. Beaucoup se tournent vers des alternatives moins coûteuses comme les pique-niques sur la plage, accentuant la difficulté des établissements à maintenir leurs volumes. Dans ce contexte, certains restaurateurs ont réduit leurs effectifs saisonniers afin de contenir les charges.

Sur l’île de Ré, le constat est similaire. Les établissements constatent une baisse des dépenses des clients français, même si la présence accrue de touristes étrangers a atténué l’impact. Les visiteurs britanniques, hollandais, irlandais ou belges, bénéficiant d’un pouvoir d’achat plus élevé, ont permis à certains restaurants de limiter la casse. Cependant, cette clientèle ne suffit pas à compenser le ralentissement général. Sur le port de Saint-Martin-de-Ré, plusieurs établissements ont même été contraints de fermer définitivement au cours des douze derniers mois.

Sur l’île de Ré, les touristes étrangers soutiennent la saison, mais les dépenses françaises s’effondrent, entraînant fermetures et pertes locales.

Une trésorerie qui fond comme neige au soleil

La tendance est confirmée par l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH) en Nouvelle-Aquitaine. Le syndicat, qui rassemble 4 000 adhérents, évoque une ambiance morose aussi bien sur le littoral que dans l’arrière-pays. Après la crise sanitaire, les coûts de fonctionnement se sont alourdis, en particulier les salaires, dont la hausse atteint environ 22 %. Pour préserver leur trésorerie, certains établissements réduisent désormais leurs plages d’ouverture, fermant le midi ou plusieurs jours par semaine, une pratique encore rare il y a quelques années.

Un autre facteur pèse sur la profession : la multiplication des offres concurrentes. Boulangeries proposant des menus complets à bas prix, guinguettes, marchés de nuit ou bars associatifs captent une partie de la clientèle habituelle des restaurants traditionnels. Ces acteurs ne sont pas soumis aux mêmes règles ni aux mêmes contraintes, ce qui alimente le sentiment d’un marché saturé et déséquilibré. Certains responsables appellent à la mise en place d’un numerus clausus pour encadrer l’ouverture de nouveaux établissements et à un suivi plus rigoureux des licences de restauration, jugées trop dispersées.

À Arcachon, la fréquentation chute d’un tiers, le panier moyen diminue et les clients privilégient pique-niques économiques plutôt que restaurants.

Dans ce contexte, la valorisation du « fait maison » apparaît comme une piste de résistance. Les professionnels souhaitent renforcer la distinction entre la cuisine élaborée sur place et l’usage de produits industriels transformés. L’objectif est de préserver la qualité de l’offre régionale et de consolider la réputation gastronomique de la Nouvelle-Aquitaine. Reste que, sans mesures de régulation et sans amélioration de la conjoncture, beaucoup redoutent une multiplication des faillites dans les prochains mois.

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