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Nouvelle Aquitaine : un projet européen pour sauver les abeilles sauvages

Depuis 2021, le projet LIFE Wild Bees, cofinancé par le programme européen LIFE, œuvre à la connaissance et à la préservation des abeilles sauvages en Nouvelle-Aquitaine. Ces insectes, souvent méconnus du grand public, sont pourtant essentiels : près de 35 % de notre alimentation dépend des pollinisateurs.

Contrairement à l’abeille domestique, la majorité des abeilles sauvages vivent seules et ne produisent pas de miel, mais assurent une pollinisation irremplaçable. On compte près de 1 000 espèces en France, sur environ 2 000 en Europe.


Un réseau de parcs naturels mobilisés

Le projet fédère cinq parcs naturels régionaux (PNR) : Périgord-Limousin, Marais poitevin, Landes de Gascogne, Médoc et Millevaches. Ensemble, ils élaborent des plans d’action pour enrayer le déclin des populations. L’Opie (Office pour les Insectes et leur Environnement) identifie les espèces en laboratoire, puis transmet les données au laboratoire Biogeco (Inrae et université de Bordeaux) pour analyse.

Financé à hauteur de 6,5 millions d’euros (dont 60 % par l’Union européenne), LIFE Wild Bees prendra fin en mai 2026. Les résultats attendus seront précieux pour la recherche et les politiques locales de protection.


Des espèces menacées

Les abeilles sauvages subissent de multiples pressions : pesticides, changement climatique, destruction des habitats, espèces invasives. Leur vulnérabilité est renforcée par le fait que la majorité niche au sol, directement exposée aux produits phytosanitaires. Certaines espèces sont spécialistes, ne butinant qu’un seul genre de plante, ce qui les rend encore plus dépendantes de la préservation de leurs milieux.


Sensibiliser et agir

Au-delà de la recherche, LIFE Wild Bees mise sur la sensibilisation :

  • Formations pour apiculteurs, viticulteurs et collectivités.
  • Ateliers pédagogiques dans les écoles.
  • Rendez-vous de la biodiversité ouverts au grand public, comme celui de 2024 dans le Marais poitevin.

Le projet encourage aussi la création de “jardins bourdonnants”, des espaces communaux plantés d’espèces locales pour accueillir pollinisateurs et habitants. Entre 5 000 et 15 000 € peuvent être alloués à chaque commune participante.


Restaurer les habitats

LIFE Wild Bees agit sur le terrain pour restaurer les milieux naturels : travaux de génie écologique sur des sites Natura 2000 et réserves naturelles, mais aussi création de corridors écologiques pour relier les zones favorables. Des guides pratiques sont également mis à disposition des particuliers pour transformer jardins et espaces verts en refuges à pollinisateurs.


Des résultats concrets

À mi-parcours, le projet affiche déjà :

  • 17 jardins communaux créés (8 autres prévus d’ici 2026)
  • 26 formations professionnelles et 41 grand public
  • 32 collectivités accompagnées

En protégeant les abeilles sauvages, LIFE Wild Bees défend bien plus qu’une espèce : il agit pour l’équilibre des écosystèmes, la sécurité alimentaire et la biodiversité régionale. Un exemple inspirant de coopération entre science, acteurs locaux et citoyens, au service de la nature.

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