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La Porte Dijeaux de Bordeaux : une histoire ancienne et une présence éternelle

Dominant majestueusement la place Gambetta de Bordeaux, la Porte Dijeaux a été témoin de l’évolution de la ville au fil des siècles. Classée monument historique depuis 1921, cette structure architecturale classique en pierre de Frontenac a récemment connu une restauration complète en 2022, ravivant sa splendeur historique.

L’actuelle Porte Dijeaux est la troisième de son genre, succédant à deux illustres prédécesseures. La première remonte au IVe siècle, faisant partie des quatorze portes de l’enceinte romaine de Bordeaux. Simple ouverture dans la muraille occidentale, elle aurait été connue sous le nom de « porte de Jupiter », ou « porta Jovia », selon les récits de Camille Jullian. En 1302, la porte fut démolie, et une nouvelle construction émergea quelques mètres plus à l’ouest, entre deux tours rondes, en alignement avec la nouvelle enceinte de la ville.

Porte Dijeaux, Bordeaux : Histoire ancienne sculptée dans la pierre, témoignage éternel de la ville.

Cette deuxième Porte Dijeaux, érigée au XIVe siècle, jouait un rôle crucial en connectant la ville avec le faubourg Saint-Seurin. Lors de la Fronde en 1650, elle démontra sa résilience en résistant pendant douze jours au siège du Maréchal de la Mailleray, chef des troupes royales. Elle servit également de rempart face à d’éventuelles attaques provenant du faubourg.

Le XVIIIe siècle marqua une nouvelle phase dans l’histoire de la Porte Dijeaux. Souhaitant embellir Bordeaux, les jurats décidèrent de créer la place Dauphine (actuelle place Gambetta) entre les anciennes portes Dauphine et Dijeaux. Cette initiative entraîna la démolition de la demi-lune devant la Porte Dijeaux, et elle-même fut reconstruite en 1748 sous la houlette de l’architecte Nicolas Portier.

Nichée à l’aboutissement d’une longue rue droite, l’actuelle Porte Dijeaux marque l’entrée de la place Dauphine. Cette rue, tracée sur l’ancienne artère romaine « decumanus », reliait la place royale, ouverte sur le fleuve, à la porte de Jupiter. Elle est le témoignage architectural d’une planification urbaine méticuleuse qui caractérisait les embellissements entrepris sous l’intendance de Tourny.

La restauration de 2022 a préservé l’authenticité de la Porte Dijeaux, révélant son architecture classique dans toute sa splendeur. La pierre de Frontenac, utilisée lors de sa construction initiale, continue de rayonner, tandis que l’histoire tumultueuse de la porte demeure gravée dans chaque pierre. En tant que monument historique, la Porte Dijeaux demeure une icône intemporelle, reliant le passé riche de Bordeaux à son présent dynamique. Que ce soit pour les promeneurs curieux ou les passionnés d’histoire, cette porte emblématique est une fenêtre fascinante sur le patrimoine architectural de la ville et son évolution à travers les âges.

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