Toi qui aimes te balader dans les parcs de Bordeaux, tu l’as sûrement remarqué : la ville verdit différemment. L’arrosage ? Réduit, repensé, raisonné. Car face aux défis du climat, il fallait agir. Et vite. Depuis 2005, Bordeaux a divisé par cinq sa consommation d’eau pour l’entretien des espaces verts. En 2025, l’objectif est clair : moins de 160 000 m³ d’eau utilisés, contre 800 000 m³ il y a vingt ans. Une révolution silencieuse qui transforme nos jardins urbains.
Un nouveau modèle à plusieurs échelles
Cédric Berger, chargé de mission écologie pour la Ville, explique comment Bordeaux s’y prend :
- Les zones horticoles, comme les jardins historiques, sont bichonnées.
- Les aires de jeux et les lieux de pique-nique reçoivent un entretien intermédiaire.
- Et les zones biodiversité ? Là, la nature reprend ses droits, avec peu ou pas de tontes.
Cette approche, labellisée ÉcoJardin, permet d’économiser l’eau tout en favorisant la vie écologique.

Des alternatives et de la technologie au service de l’eau
Ici, l’eau potable devient une ressource à préserver coûte que coûte. Alors Bordeaux s’adapte. Déjà, plus de 50 % de l’arrosage se fait grâce à des sources alternatives : récupération des eaux de pluie, pompage dans la Garonne, forages, et même réutilisation d’eau de piscine ! La ville explore aussi des pistes innovantes, comme l’utilisation de l’eau de refroidissement de la Cité municipale pour arroser les terrasses de Mériadeck, ou encore le pompage du lac de Bordeaux pour irriguer les jardins voisins.
Et ce n’est pas tout. Depuis 2021, des sondes installées dans plusieurs jardins mesurent en continu l’humidité des sols. Résultat ? 30 à 40 % d’économies d’eau sur les sites équipés. Une vraie avancée pour des lieux comme le Jardin des Barrières ou celui de la Mairie.

Un entretien au plus près du vivant
Mais rationner l’eau, c’est aussi repenser les plantations. Fini les fleurs gourmandes en eau. Bordeaux mise désormais sur des essences sobres, qui résistent mieux aux sécheresses. Pour garder l’humidité, la ville pratique le paillage avec ses propres déchets verts. Un cercle vertueux qui nourrit la biodiversité locale.

Bordeaux 100 % non potable ?
Alors, demain, arroser les parcs sans aucune goutte d’eau potable, c’est possible ? C’est une option largement envisagée par la mairie de Bordeaux. C’est déjà le cas pour le Parc Bordelais ou le Jardin Public. La ville veut aller encore plus loin.

Bordeaux trace ainsi la voie d’une gestion écologique exigeante, où chaque goutte compte. Préserver l’eau, c’est préserver l’avenir. Et toi, lors de ta prochaine balade, tu verras peut-être ces gestes invisibles qui font toute la différence.
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