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Talmont-sur-Gironde, le joyau de l’estuaire

Situé au cœur de l’estuaire de la Gironde en Charente-Maritime, Talmont-sur-Gironde se distingue comme l’une des destinations les plus prisées chaque année. Perché sur un promontoire bordé par une étroite promenade à proximité de la falaise, le village abrite l’église romane de Talmont, dédiée à Sainte-Radegonde.

Outre son enceinte fortifiée, son église, et son éperon rocheux s’avançant vers l’estuaire, la commune de Talmont sur Gironde recèle de nombreuses richesses historiques et paysagères. Des marais façonnés par l’homme au fil des siècles, des falaises jadis occupées par les meuniers et les pêcheurs, ainsi qu’un port qui aurait pu être dédié au pétrole. Tous ces éléments témoignent des liens étroits tissés au fil des siècles entre les habitants et leur environnement.

Situé à environ 15 kilomètres au sud-est de Royan, sur la rive nord de l’estuaire de la Gironde, Talmont-sur-Gironde est un village classé parmi les « plus beaux villages de France ». Étonnamment, malgré son emplacement stratégique, Talmont fut fondé en tant que bastide anglaise au 13e siècle, et la disposition de ses rues reste sensiblement la même depuis sept siècles. Le promontoire, avec son site fortifié et son église dédiée à Sainte-Radegonde, constituait un site d’une grande importance au Moyen Âge.

Talmont-sur-Gironde : Charmant village côtier, havre de paix médiéval Crédit : www.royanatlantique.fr/

Édouard Ier, également connu sous le nom d’Edward Longshanks, souverain d’Aquitaine et roi d’Angleterre (1272-1307), a acquis la châtellenie de Talmont en 1284. Il a choisi un promontoire rocheux dominant l’estuaire de la Gironde, à 15 km au sud de Royan, pour ériger une place forte stratégique. Le roi n’était peut-être pas le souverain le plus populaire, mais il avait assurément le don de choisir des emplacements idylliques pour édifier des châteaux.

Il a ensuite entrepris la reconstruction du petit village selon les modèles des bastides qu’il faisait se multiplier en Aquitaine. Ainsi, Talmont a adopté un plan quadrillé de rues, avec une place centrale, l’actuelle place de la Priauté. Une enceinte composée de remparts et de demi-tours carrées, dont la tour Blanche, a été érigée tout autour du bourg.

Découvrez les points forts de l’église romane de Talmont-sur-Gironde, classée parmi les « plus beaux villages de France ». Admirez l’entrée richement sculptée et les sculptures fascinantes de têtes d’animaux juste sous le toit. Plongez dans l’histoire de l’église et de l’industrie de la pêche en explorant le petit musée local.

Profitez des vues spectaculaires sur les falaises blanches de l’estuaire de la Gironde depuis le cimetière ! Si possible, visitez l’église au coucher du soleil pour admirer ses couleurs les plus éblouissantes. Après avoir parcouru les remparts, promenez vous dans les ruelles étroites de Talmont-sur-Gironde pour contempler les charmantes maisons blanchies à la chaux. Ne manquez pas de faire le tour des anciens remparts qui entouraient autrefois la ville !

La visite de Talmont-sur-Gironde est particulièrement agréable de la fin du printemps à une grande partie de l’été, lorsque les roses trémières poussent naturellement et envahissent le village et le cimetière, ajoutant une touche colorée à la ville. Profitez de cette occasion pour découvrir les richesses historiques et paysagères de cette commune située le long de l’estuaire de la Gironde.

L’église romane, un joyau plébiscité par les touristes

L‘église romane de Talmont, consacrée à Sainte-Radegonde, repose à l’extrémité sud-ouest du promontoire. Elle est séparée de la falaise par une fine promenade à l’ouest et au sud, tandis qu’au nord s’étend le petit cimetière. Il s’agit d’un véritable chef-d’œuvre architectural surplombant l’estuaire, taillé dans la pierre blanche, usé par les éléments, et classé Monument Historique.

Sainte Radegonde était une princesse allemande relativement méconnue du VIe siècle. Elle fonda un monastère de Sainte-Croix à Poitiers en 560 et était censée avoir le pouvoir de guérir et de protéger les marins. À proximité de l’église se trouve un cimetière marin également classé Monument Historique à part entière, avec plusieurs cénotaphes et des tombes datant du XVIIIe siècle.

Construite principalement au XIIe siècle, l’église présente la configuration typique des édifices religieux romans : une croix grecque combinant une nef, un transept, deux absidioles, un avant-choeur et le chœur. La nef comporte une seule travée suite à l’effondrement, probablement au XVe siècle, d’une partie de l’église, peut-être en raison d’un problème lié à la crypte située en dessous. Un faux clocher (qui ne contient pas la cloche, placée au sommet de la nef) a été ajouté en 1937.

Depuis son classement au titre de Monument Historique en 1890, de nombreux travaux ont été entrepris pour consolider l’édifice et restaurer des éléments disparus, parfois même sans base historique avérée. Les interventions entreprises à partir des années 1930 ont visé à reconstituer une église romane saintongeaise idéale. Une coupole en pierre a été recréée dans le transept, un faux clocher a été érigé, les vestiges du chemin de ronde qui couronnait l’abside ont été démolis, et de nombreux éléments sculptés de l’abside, des absidioles et du portail nord ont été restaurés (ou créés). Malgré tout, l’église de Talmont présente un riche et varié décor sculpté.

L’abside et les absidioles regorgent d’animaux et de figures humaines ou fantastiques, sculptés sur les modillons des corniches. Le portail nord est décoré en triptyque, mettant en scène l’humanité face au mal (à gauche), les moyens de salut (au centre) et le sacrement de pénitence (à droite). À l’intérieur, les chapiteaux de la croisée du transept arborent des motifs végétaux, des crossettes, des scènes de combat entre lions, oiseaux et monstres, tandis que sur le pilier nord-est, on peut discerner Saint-Georges protégeant une femme du dragon.

Les carrelets, l’emblème de l’estuaire de la Gironde

Les carrelets, un patrimoine relativement récent mais emblématique, sont fréquemment observés le long de l’estuaire de la Gironde, et ils sont devenus un symbole de la région. Ces installations de pêche comprennent une passerelle sur des pilotis, un cabanon et un filet carré actionné par un treuil. Bien que cette technique de pêche soit connue en Gironde et en Dordogne depuis le XVIIIe siècle, les carrelets de la rive droite de l’estuaire, à Talmont et aux alentours, sont d’apparition plus récente.

Les carrelets : icônes marines bordant l’estuaire de la Gironde. Crédit : www.royanatlantique.fr

Les premières installations, souvent temporaires, semblent avoir vu le jour au début du XXe siècle. Des autorisations administratives ont été délivrées en 1906 et 1918, notamment à la pointe de Dau (dans la commune d’Arces) et à la pointe de Cornebrot. La plupart des pêcheurs, souvent occasionnels, se contentaient alors de petites installations provisoires, qu’ils posaient et retiraient au gré des marées.

Le développement des carrelets, qui caractérise désormais le paysage talmonais, tout comme celui de l’ensemble de l’estuaire de la Gironde, n’a véritablement touché la commune qu’à partir de l’Entre-deux-guerres, de manière encore limitée. Les personnes plus aisées et celles de l’intérieur des terres ont adopté la mode de posséder des cabanons en bord de mer, non seulement pour profiter d’un cadre agréable, mais aussi pour s’adonner à la pêche, davantage par loisir que par recherche de gains financiers.

Des carrelets ont été observés pour la première fois sur des photographies aériennes datant de 1937, à la pointe nord du Caillaud (pointe de Cornebrot), près de la tour Blanche, ainsi que sur la falaise sud du village, en face du chevet de l’église. Le phénomène s’est accéléré dans les années 1960, et en 1964, on comptait déjà 15 carrelets entre la pointe sud et la pointe nord du Caillaud. En 1977, ce nombre atteignait 27 au même endroit, auxquels s’ajoutaient 4 à la pointe de la tour Blanche. Suite à des dommages causés par la tempête de 1999, de nombreux carrelets ont été reconstruits, même si leur nombre est désormais limité et qu’une réglementation plus stricte régit leur architecture. Bonne visite !

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