Chaque été, les plages du littoral girondin attirent des milliers de visiteurs venus profiter du sable et de l’océan. Mais cette affluence intense pose des problèmes logistiques, environnementaux et sécuritaires. Pour mieux gérer ces flux, cinq grandes communes du département ont décidé de s’appuyer sur des dispositifs innovants de comptage et d’information. Objectif : éviter la surfréquentation et orienter les vacanciers vers des alternatives moins saturées.
Depuis 2022, des capteurs installés en hauteur sur les parkings des plages du Porge, Lacanau, Carcans, La Teste-de-Buch et Lège-Cap-Ferret permettent de mesurer en temps réel le nombre de véhicules stationnés. Ces données sont ensuite traitées et communiquées au public via la page Facebook et le compte Instagram « Mes Plages Océanes », une initiative lancée par le GIP Littoral, le Groupement d’intérêt public chargé de la gestion du littoral girondin.
À partir de juillet, les usagers pourront ainsi consulter les taux d’occupation actuels mais aussi des prévisions à trois heures, ce qui leur permettra d’ajuster leurs déplacements. « L’idée est d’éviter que tout le monde ne fasse la même chose, au même moment et au même endroit », explique Isla Sadran, chargée de projet au GIP Littoral à nos confrères de Sud Ouest. Grâce à ces informations, les visiteurs peuvent choisir de se rendre sur une plage moins fréquentée ou à un autre moment, contribuant ainsi à une meilleure répartition de la fréquentation.
Sophie Brana, maire du Porge, insiste sur l’importance de cet outil dans la gestion quotidienne : « Nous accueillons chaque année près d’un million de visiteurs. Avoir une vision en temps réel de la fréquentation nous aide à fluidifier les flux et à proposer des alternatives, comme les lacs ou les sites culturels alentours. » Pour Henri Sabarot, président du GIP Littoral, cette démarche collective menée en partenariat avec les Parcs naturels régionaux et les offices de tourisme locaux est essentielle : « L’océan est une formidable attractivité, mais nous devons veiller à préserver nos espaces naturels tout en offrant une diversité d’expériences. »
Le parking de la plage du Gressier, au Porge, illustre parfaitement les enjeux. En pleine saison, jusqu’à 5 000 véhicules peuvent s’y garer en une seule journée, ce qui représente environ 20 000 baigneurs sur le sable. Cette affluence extrême met à rude épreuve les infrastructures, la circulation et surtout l’environnement fragile des dunes. « Ce n’est pas soutenable », avertit Johann Pagnier, représentant de l’Office national des forêts. « Cela complique l’accès des secours, endommage les milieux naturels et génère une quantité importante de déchets difficiles à gérer. »
En complément des chiffres de fréquentation, le compte « Mes Plages Océanes » sensibilise aussi aux bonnes pratiques environnementales et relaie les alertes de la préfecture, notamment concernant les baïnes, ces courants dangereux pour les nageurs. Il rappelle également la liste des plages surveillées pour garantir la sécurité des vacanciers.
Cette initiative démontre que la gestion intelligente et la communication transparente peuvent contribuer à une fréquentation plus durable et agréable des plages girondines, tout en préservant leur richesse naturelle.
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