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Le maire de Bordeaux envisage de créer une zone de baignade dans la Garonne

Le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, explore actuellement la faisabilité d’un projet ambitieux : autoriser la baignade dans la Garonne. Une idée qui s’inspire notamment de la récente ouverture à Paris de zones de baignade dans la Seine, rendues possibles après une décennie de travaux de dépollution. Pour Bordeaux, le projet est à un stade préliminaire mais suscite un véritable intérêt au sein de la municipalité.

Le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, explore actuellement la faisabilité d’un projet ambitieux : autoriser la baignade dans la Garonne.

Oui, le projet est bien sérieux. Interrogé à ce sujet par nos confrères de Sud Ouest, le maire explique : « Ce pourrait être un projet fort pour les prochaines années. On s’inspire de ce qui se fait ailleurs, notamment à Québec, notre ville jumelle, où l’on peut déjà se baigner dans le fleuve Saint-Laurent. Sur le papier, la baignade dans la Garonne aurait une double utilité : elle offrirait un espace de fraîcheur pour les habitants l’été et constituerait un levier pour renforcer le suivi de la qualité de l’eau. » Toutefois, Pierre Hurmic rappelle que le courant intense de la Garonne, bien plus puissant que celui de la Seine, complique sérieusement l’aménagement d’une telle zone.

Une première étude interne a été commandée par la Ville et ses résultats viennent tout juste d’être livrés. Cette expertise souligne la difficulté majeure liée aux flux de marée dans la Garonne : le débit y atteint entre 600 et 1 000 m³ par seconde en moyenne, avec des pointes allant jusqu’à 5 000 m³ lors des crues. À titre de comparaison, la Seine présente un débit moyen de 250 m³ par seconde. Ce contexte hydraulique impose donc des solutions techniques robustes et adaptées.

Cette expertise souligne la difficulté majeure liée aux flux de marée dans la Garonne : le débit y atteint entre 600 et 1 000 m³ par seconde en moyenne, avec des pointes allant jusqu’à 5 000 m³ lors des crues.

La réflexion concernant ce projet est bien lancée

Deux options sont actuellement à l’étude. La première consiste en l’aménagement d’une baignade en « eau vive », directement dans le lit du fleuve. Ce dispositif impliquerait l’installation de rideaux de protection pour atténuer le courant, des filets de sécurité, des pontons flottants, des passerelles et des opérations de dragage. Ce projet, particulièrement complexe, est estimé à environ 10 millions d’euros.

La seconde piste envisagée, jugée plus simple et moins coûteuse (entre 2 et 3 millions d’euros), consiste à créer une zone de baignade en « eau calme » dans les Bassins à flot, un site semi fermé déjà mieux maîtrisé sur le plan technique. Toutefois, cette option nécessiterait un contrôle sanitaire encore plus rigoureux, étant donné la nature confinée du plan d’eau.

Quel que soit le scénario retenu, la Ville devra obtenir l’accord du Grand Port maritime de Bordeaux, gestionnaire du domaine public fluvio-maritime, pour toute intervention sur le fleuve ou ses abords.

Quel que soit le scénario retenu, la Ville devra obtenir l’accord du Grand Port maritime de Bordeaux, gestionnaire du domaine public fluvio-maritime, pour toute intervention sur le fleuve ou ses abords.

À la question d’un éventuel calendrier, Pierre Hurmic reste prudent : « Entre le coût, la sécurité, la surveillance, et la qualité de l’eau, il est trop tôt pour s’engager sur des délais. Mais la réflexion est bien enclenchée. » Ce projet, encore en phase exploratoire, s’inscrit dans une volonté plus large de reconnecter les Bordelais à leur fleuve, tout en s’inspirant des réussites ailleurs en France et à l’étranger.

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