L’humoriste Bun Hay Mean, connu du grand public sous le surnom de « Chinois marrant », est décédé tragiquement ce jeudi 10 juillet à Paris à l’âge de 43 ans. Il aurait fait une chute mortelle du huitième étage d’un immeuble. Les circonstances exactes de sa mort ne sont pas encore connues, et une enquête est en cours pour déterminer s’il s’agit d’un accident ou d’un suicide.
Derrière son personnage haut en couleur, Bun Hay Mean était un artiste profondément attaché à ses racines. Né à Lormont, en Gironde, dans la banlieue bordelaise, il revendiquait avec fierté son parcours atypique. Diplômé en informatique, il avait tout quitté pour monter à Paris et vivre de sa passion : faire rire. Une trajectoire courageuse, marquée par de longues périodes de précarité. « Je faisais rire des milliers de gens, puis je dormais seul dehors », confiait-il dans une interview accordée au Parisien en 2017.
C’est à Bordeaux que Bun Hay Mean a fait ses premières armes sur scène, dans les cafés-théâtres et les scènes locales où son talent d’improvisation et son sens de la répartie ne passaient pas inaperçus. Il était considéré comme l’un des talents les plus prometteurs issus de la scène bordelaise, au même titre que d’autres figures montantes de l’humour français. Sa ville natale l’avait vu revenir régulièrement, notamment lors de festivals comme La Route des Vannes à Talence, où il figurait comme l’une des têtes d’affiche en 2023.
Son ascension nationale s’accélère en 2014 lorsqu’il rejoint le Jamel Comedy Club. Avec un humour sans concession, il dynamitait les clichés raciaux et culturels, assumant son héritage asiatique tout en dénonçant les préjugés. Son débit rapide, sa capacité à improviser et son énergie scénique faisaient de lui un humoriste unique.
En 2023, il atteint une nouvelle notoriété en incarnant le grand méchant dans Astérix et Obélix : L’Empire du milieu, face à Vincent Cassel et Manu Payet. Une reconnaissance qu’il accueillait comme une « consécration ».
À Bordeaux, à Lormont, et au-delà, beaucoup se souviendront de lui comme d’un artiste entier, audacieux, profondément humain, et d’un fils du Sud-Ouest qui a su conquérir Paris sans jamais oublier d’où il venait. Repose en paix.
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