Dans les forêts girondines, un nouveau type de piège fait parler de lui… et il est pour le moins inattendu. Oubliez les dispositifs complexes ou les appâts chimiques : désormais, ce sont de simples marshmallows qui sont utilisés pour capturer les ratons laveurs, ces petits mammifères mignons mais envahissants.

Ce choix original n’est pas le fruit du hasard. Depuis plusieurs années, le raton laveur, espèce originaire d’Amérique du Nord, s’est peu à peu installé dans le Sud-Ouest de la France, notamment en Gironde. Ce qui pouvait sembler anecdotique au départ est devenu un véritable défi pour les naturalistes et les autorités locales. En effet, ces animaux causent de sérieux dégâts : ils s’attaquent aux cultures, menacent certaines espèces locales et sont capables d’ouvrir poubelles, cabanons ou ruches avec une étonnante dextérité.
Face à cette prolifération, les services de l’Office français de la biodiversité (OFB) ont lancé une campagne de piégeage ciblé. Le choix des marshmallows comme appât a d’abord surpris… mais il s’avère redoutablement efficace. Ces douceurs sucrées sont très attractives pour les ratons laveurs, tout en étant non toxiques et sélectives : peu d’autres animaux sauvages s’y intéressent.
Les pièges sont disposés dans les zones les plus sensibles, souvent près des exploitations agricoles, et font l’objet d’un suivi rigoureux. Une fois capturés, les ratons laveurs sont retirés de leur environnement selon un protocole strict, car ils figurent sur la liste des espèces exotiques envahissantes, classées comme nuisibles.

Les premiers résultats sont encourageants : plusieurs dizaines d’animaux ont déjà été capturés dans le Médoc et autour du bassin d’Arcachon. Les agriculteurs constatent une baisse des dégradations, notamment dans les vergers, où les ratons s’attaquaient aux fruits mûrs pendant la nuit.
Mais au-delà de l’aspect pratique, cette méthode soulève aussi des questions plus larges sur notre rapport à la nature. Doit-on éradiquer systématiquement les espèces jugées envahissantes ? Où se situe la frontière entre régulation et préservation ? Ces interrogations sont au cœur des préoccupations des écologues impliqués dans le projet, qui plaident pour une gestion raisonnée et locale, adaptée aux spécificités de chaque territoire.

En attendant, les marshmallows continuent leur mission improbable. Détournés de leur fonction festive, ils sont devenus des alliés surprenants dans la lutte contre un déséquilibre écologique. Une initiative girondine originale qui pourrait bien inspirer d’autres départements confrontés au même défi. Original.
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