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Bordeaux Métropole reprend la gestion du Stade Atlantique : fin d’un partenariat privé déficitaire

À partir du 1er août 2025, le Matmut Atlantique, principal stade bordelais inauguré en 2015, repasse officiellement sous le contrôle de Bordeaux Métropole. Ce retour en gestion publique marque la fin d’un Partenariat Public-Privé (PPP) engagé il y a dix ans avec la Société Bordeaux Atlantique (SBA), gestionnaire du site jusqu’à présent.

Le Stade Atlantique repasse sous contrôle public. Bordeaux vise une gestion plus sobre, tout en maintenant une programmation sportive ambitieuse et économiquement viable.

Cette décision intervient après une décennie de difficultés financières, marquée par un modèle économique qui n’a jamais atteint ses objectifs. Présenté à l’origine comme un projet innovant, le PPP devait permettre d’optimiser la gestion du stade tout en en faisant une vitrine économique et sportive. En réalité, il aura accumulé plus de 21 millions d’euros de pertes, creusant un déficit difficilement soutenable pour les finances locales.

Un modèle privé en échec

La chute progressive du club des Girondins de Bordeaux, relégué en divisions inférieures, a considérablement réduit l’attractivité du stade. Moins de matchs, moins de public, donc moins de recettes : l’équation est vite devenue intenable. L’incapacité de la SBA à compenser cette baisse d’activité a précipité la décision de Bordeaux Métropole de mettre fin à l’accord.

En reprenant la gestion directe de l’équipement, la Métropole entend désormais rationaliser les coûts et imposer une gouvernance plus rigoureuse. Le naming commercial prend également fin : le stade retrouvera son nom d’origine, le « Stade Atlantique », abandonnant ainsi l’appellation « Matmut Atlantique ».

Face aux pertes financières, Bordeaux Métropole met fin au PPP du Matmut Atlantique. Le stade redevient public et change officiellement de nom.

Des charges lourdes mais maîtrisées

Le coût initial de l’enceinte, 310 millions d’euros, reste une charge importante pour la collectivité. Le contrat initial courait sur 30 ans, mais sa révision anticipée représente un tournant. La présidente de Bordeaux Métropole, Christine Bost, assure que la gestion publique sera plus sobre : « Nous voulons éviter que cela coûte plus cher. Nous fixerons une limite de deux millions d’euros de charges, notamment via la location des salles. »

Les neuf salariés de la SBA seront intégrés à la nouvelle régie publique, évitant ainsi des licenciements et garantissant une continuité opérationnelle.

Une activité sportive préservée

Malgré ce changement de gouvernance, le Stade Atlantique ne restera pas inactif. Plusieurs événements majeurs sont déjà inscrits au calendrier : un match de rugby entre la France et les Fidji, une rencontre féminine France-Angleterre du Tournoi des 6 Nations, ainsi que des matchs de l’Union Bordeaux-Bègles. Ces rendez-vous confirment la volonté de maintenir une programmation dynamique et de faire vivre l’équipement au-delà du football professionnel.

Bordeaux Métropole récupère la gestion du Stade Atlantique, mettant fin à un partenariat privé déficitaire et amorçant une nouvelle ère de sobriété budgétaire. Crédit : Office de Tourisme de Bordeaux

Une nouvelle ère pour le sport à Bordeaux

Ce retour en gestion publique du Stade Atlantique symbolise une nouvelle ère pour les infrastructures sportives bordelaises. Après l’échec du modèle privé, la Métropole reprend les rênes avec l’ambition de faire du stade un outil utile, sobre, et ancré dans la dynamique locale. Reste désormais à prouver que la régie publique saura faire mieux, avec moins. Et ca ce n’est pas gagné d’avance.

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