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Bordeaux : le projet de panneaux solaires de la base sous-marine arrêté

À Bordeaux, le projet de recouvrir la base sous-marine de panneaux solaires est actuellement en suspens. Initialement conçu comme une opération d’envergure pour verdir le patrimoine urbain et produire de l’électricité locale, le projet est stoppé à la suite de difficultés financières liées à l’un des acteurs clés.

Ambitionnant de transformer Bordeaux en « ville solaire », le projet photovoltaïque majeur de la base sous-marine s’interrompt, bloqué par retraits financiers et incertitudes contractuelles.

Le 1ᵉʳ juillet dernier, Pierre Hurmic, maire écologiste de Bordeaux, avait annoncé le lancement officiel de ce grand chantier de « solarisation » du toit de la base sous-marine. Le plan visait à installer 6 500 panneaux photovoltaïques sur 13 000 m² de toiture, sur une structure construite pendant la Seconde Guerre mondiale par les Allemands. L’électricité produite devait être revendue aux commerces et entreprises du quartier des Bassins à flot, dans un rayon maximum de deux kilomètres.

Depuis son entrée en fonction en 2020, l’équipe municipale a affiché l’ambition de faire de Bordeaux une « ville solaire » de référence en France. L’objectif affiché est la pose de 60 000 m² de panneaux sur divers bâtiments municipaux d’ici à 2026, afin d’atteindre une autonomie énergétique de l’ordre de 41 %.

Mais le coup d’arrêt est survenu à l’été. Le 8 juillet, l’entreprise EverWatt, principal actionnaire de BoucL Énergie — le groupement sélectionné pour réaliser les travaux — a été mise en liquidation judiciaire. Ce retournement de situation a paralysé l’avancement du projet. Par la suite, le fonds d’investissement Conquest, qui avait investi 34 millions d’euros dans BoucL Énergie, a lui aussi décidé de se retirer, indiquant qu’il ne pouvait plus soutenir le développement d’un acteur du photovoltaïque sur le modèle de l’autoconsommation collective. Cette double défaillance a conduit, fin août, à la liquidation de BoucL Énergie et au licenciement de ses 18 salariés.

Le chantier de solarisation de la base sous-marine de Bordeaux, symbole de la transition énergétique locale, est stoppé après la faillite des acteurs principaux du projet.

Des solutions de remplacement en vue ?

Face à cette situation, la ville de Bordeaux envisage une reprise du projet par d’autres entités ou la recherche de nouveaux financements. Mais pour l’instant, le chantier est à l’arrêt. Les responsables municipaux doivent réévaluer les conditions techniques, contractuelles et financières avant de relancer les travaux.

Derrière ce revers se dessine une question plus large : celle de la viabilité des projets solaires de grande ampleur portés par des opérateurs privés sur des bâtiments historiques. Le modèle de l’autoconsommation collective — où l’énergie produite est consommée localement dans un périmètre restreint — reste encore fragile dans un contexte de marchés financiers instables et de pression sur les marges des entreprises du secteur photovoltaïque.

À Bordeaux, le projet de couvrir la base sous-marine de 6 500 panneaux solaires est suspendu, victime de difficultés financières et de la liquidation de ses porteurs.

Pour le moment, Bordeaux doit patienter. Le verdissement ambitieux de la base sous-marine reste sur le papier, en attente d’un nouvel opérateur ou d’un montage financier suffisamment solide pour reprendre le flambeau. Le projet, à la croisée des défis techniques, patrimoniaux et économiques, illustre les obstacles que rencontrent parfois les démarches territoriales de transition énergétique.

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