Un document rare, chargé d’émotion et d’histoire, refait surface. À partir de ce samedi, une lettre écrite par Serge Gainsbourg en 1944, alors qu’il n’avait que 15 ans, sera exposée à la Maison Gainsbourg à Paris.
Découverte par un biographe originaire de Gironde, cette correspondance intime révèle un pan méconnu de la jeunesse du chanteur, à une époque marquée par la peur et la clandestinité.
Le jeune Lucien face à la guerre
À l’époque, Serge s’appelle encore Lucien Ginsburg. Enfant juif, il vit caché à Saint-Léonard-de-Noblat, près de Limoges, pour échapper aux persécutions nazies. C’est là qu’il écrit à ses parents une lettre bouleversante, remplie de tendresse, d’humour et d’ingéniosité.
Pour contourner la censure, l’adolescent invente un langage codé : « mon oncle méchant » pour parler d’Hitler, « les faibles » pour désigner les Juifs. Derrière ses mots d’enfant, on devine déjà la plume malicieuse et poétique du futur auteur de La Javanaise.
Un trésor retrouvé par hasard
Le manuscrit, jauni par le temps, a refait surface grâce au travail patient d’un biographe girondin. En enquêtant sur la jeunesse de Gainsbourg, il a retrouvé la fille de la famille qui avait hébergé les parents du chanteur. Dans une boîte à chaussures, elle conservait ces lettres précieuses, écrites d’une main délicate et signées « Lucien Gainbarre », le pseudonyme que le jeune homme utilisait alors.
Un témoignage historique et universel
Authentifiée par Charlotte Gainsbourg, la lettre constitue aujourd’hui une pièce historique majeure. Au-delà de la valeur sentimentale, elle rappelle la réalité de l’exil et la résilience d’un adolescent devenu icône de la chanson française.
En découvrant cette missive à la Maison Gainsbourg, tu entres dans l’intimité d’un jeune homme déjà habité par la verve, la pudeur et la lucidité qui feront toute sa légende. Un trésor de mémoire, à la fois intime et universel.
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