Santé publique, sécurité routière, nuisances sonores et pollution : face à la recrudescence de l’usage détourné du protoxyde d’azote, le préfet de la Gironde, Étienne Guyot, a pris un arrêté interdisant la vente, la détention, le transport et la consommation de cette substance, du 18 décembre 2025 au 18 mars 2026 inclus.
Un gaz hilarant aux effets dramatiques

Connu sous le nom de gaz hilarant, le protoxyde d’azote est à l’origine un gaz utilisé dans le domaine médical et industriel. Mais depuis plusieurs années, son usage détourné explose, notamment chez les jeunes et dans les milieux festifs. Selon les autorités sanitaires, il s’agit désormais de la troisième substance psychoactive la plus consommée en France, après le cannabis et l’alcool.
Ce phénomène inquiète les pouvoirs publics. Les effets du protoxyde d’azote sur la santé sont graves : asphyxie, perte de connaissance, vertiges, chutes, troubles neurologiques, carence en vitamine B12, et dans certains cas, atteintes irréversibles de la moelle épinière. Les médecins alertent également sur les troubles psychiques et physiques provoqués par une consommation régulière.
Une menace pour la sécurité et l’ordre public
Outre les risques médicaux, le préfet de la Gironde souligne l’impact du protoxyde d’azote sur la sécurité routière. De plus en plus d’accidents seraient liés à sa consommation, souvent en sortie de soirée.
Les forces de l’ordre constatent également une multiplication des nuisances sonores, attroupements et rassemblements festifs illégaux, notamment des rave-parties, directement associés à l’usage de ce gaz.

À cela s’ajoute un impact environnemental préoccupant : les petites cartouches métalliques usagées sont abandonnées dans les rues, les parcs et les plages, générant des risques de blessures et d’explosions dans les incinérateurs.
Une interdiction stricte dans tout le département
L’arrêté préfectoral, effectif du 18 décembre 2025 au 18 mars 2026, interdit :
- la vente, la détention, le transport et la consommation de protoxyde d’azote à des fins détournées,
- le dépôt sauvage de cartouches dans l’espace public.
Les usages professionnels et médicaux du gaz restent toutefois autorisés.
Cette mesure s’inscrit dans le cadre de la loi du 1er juin 2021, qui interdit déjà :
- la vente de protoxyde d’azote aux mineurs (amende de 3 750 €),
- l’incitation d’un mineur à un usage détourné (amende de 15 000 €),
- la vente dans les bars, tabacs et débits de boisson,
- ainsi que la commercialisation de matériels facilitant son usage, comme les ballons ou crackers.
Un appel à la responsabilité collective

Le préfet Étienne Guyot insiste sur la dimension collective de ce combat :
« La lutte contre l’usage détourné du protoxyde d’azote est l’affaire de tous. Ensemble, nous devons agir avec responsabilité pour protéger les plus jeunes. L’objectif est clair : protéger la santé publique, garantir la sécurité de nos concitoyens et prévenir les drames. Les services de l’État seront pleinement mobilisés pour faire respecter ces mesures. »
Pour toute information ou besoin d’aide, les usagers peuvent contacter Drogues Info Service au 0 800 23 13 13, service anonyme et gratuit disponible 7j/7 de 8h à 2h, ou consulter drogues-info-service.fr.
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