À Bordeaux, le CAPC pollinise ses collections pour une renaissance artistique
Le CAPC musée d’art contemporain de Bordeaux opère une mutation profonde de sa relation avec le public et ses collections permanentes. Sous le titre évocateur « Pollinisation », le musée déploie une nouvelle stratégie curatoriale qui vise à faire (re)fleurir ses riches fonds, trop souvent cachés dans les réserves. Une initiative qui transforme la notion même de collection permanente en un écosystème vivant et en perpétuelle évolution.
Une collection en mouvement

Plutôt que de présenter ses œuvres de manière statique, le CAPC a choisi de les faire circuler, dialoguer et se répondre dans un parcours constamment renouvelé. Le terme « pollinisation » illustre parfaitement cette démarche : comme le pollen transporté par les insectes, les œuvres voyagent à travers les espaces du musée, créant des associations inédites et des sens nouveaux. Cette approche permet de redécouvrir des pièces majeures signées par Christian Boltanski, Annette Messager, Richard Long ou Sol LeWitt, aux côtés d’artistes émergents.
Un musée-écosystème
La directrice du musée, Sandra Patron, explique : « Il s’agit de penser le musée comme un jardin où les œuvres se fécondent les unes les autres. Nous voulons casser la linéarité du parc muséal traditionnel pour créer des expériences de visite toujours renouvelées. » Les visiteurs sont ainsi invités à une déambulation libre à travers les œuvres, sans parcours imposé, favorisant une approche intuitive et personnelle de l’art contemporain.
Une programmation cyclique et organique


Le CAPc a restructuré sa programmation autour de cycles thématiques trimestriels, chacun explorant une notion particulière – la mémoire, le territoire, le vivant – à travers le prisme des collections. Ces focus permettent des approfondissements tout en maintenant une dynamique de rotation des accrochages. Des œuvres rarement montrées ressurgissent ainsi des réserves, tandis que des pièces phares sont temporairement mises en sommeil pour mieux réapparaître ensuite.
Une médiation innovante
Pour accompagner cette nouvelle approche, le musée a développé des outils de médiation inédits : cartels enrichis, parcours numériques interactifs, et espaces de discussion où les visiteurs peuvent partager leurs impressions. Des rendez-vous réguliers avec des artistes, critiques et philosophes viennent compléter cette offre, faisant du CAPC un véritable laboratoire de réflexion sur l’art contemporain.
Cette politique de « pollinisation » des collections représente un investissement important pour l’institution bordelaise, mais s’inscrit dans une vision à long terme de valorisation de son patrimoine artistique. Elle positionne le CAPC à l’avant-garde des musées qui réinventent leur relation avec le public, transformant la visite en une expérience toujours unique et renouvelée.
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