Le vélo s’impose progressivement comme un mode de transport incontournable dans les grandes métropoles françaises. Paris, Lyon, Marseille ou Strasbourg ont toutes engagé des politiques volontaristes pour favoriser les mobilités douces. Bordeaux, neuvième ville de France, n’échappe pas à cette tendance. Mais comment se situe la capitale girondine dans ce classement des villes cyclables ?
Bordeaux, une ville où le vélo progresse
Depuis plusieurs années, Bordeaux mise sur une politique volontariste pour réduire la place de la voiture et promouvoir les déplacements à vélo. Les Bordelais sont de plus en plus nombreux à utiliser la bicyclette pour se rendre au travail, aux cours ou dans le centre-ville. La métropole a d’ailleurs vu sa fréquentation cycliste augmenter de 30 à 40 % depuis la crise sanitaire.
La ville dispose aujourd’hui d’un réseau conséquent d’aménagements : pistes cyclables, bandes peintes au sol et voies de bus partagées. Selon les données issues de la plateforme collaborative OpenStreetMap, Bordeaux est aussi bien dotée que Nantes en termes de kilomètres de voies cyclables.
Des infrastructures encore perfectibles
Si Bordeaux affiche une offre importante, la qualité des infrastructures interroge. Environ 62 % des équipements cyclables bordelais sont des voies non protégées, c’est-à-dire simplement délimitées par un marquage au sol. Ces aménagements, situés sur la même chaussée que les voitures, exposent davantage les cyclistes aux risques d’accidents et de conflits avec les automobilistes.
À titre de comparaison, Strasbourg, souvent citée comme modèle, a fait le choix inverse : 73 % de ses voies sont protégées, séparées physiquement de la circulation motorisée. Ces pistes sécurisées sont plébiscitées par les associations de cyclistes car elles garantissent une meilleure sécurité et incitent davantage de personnes à enfourcher leur vélo.
Bordeaux face aux autres grandes villes
En France, toutes les métropoles n’avancent pas au même rythme. Paris revendique près de 800 kilomètres d’aménagements cyclables, dont une large part de pistes sécurisées mises en place dans le cadre du plan « coronapistes ». Marseille, deuxième ville de France en population, reste en retard avec seulement 119 kilomètres recensés. Bordeaux se situe dans la moyenne haute, mais son réseau manque encore de continuité et de protection pour les usagers.
Quels enjeux pour Bordeaux ?
Pour devenir une véritable capitale du vélo, Bordeaux devra investir dans des infrastructures plus protectrices. Les associations locales réclament davantage de pistes séparées de la circulation, notamment sur les grands axes et les entrées de ville. La municipalité écologiste affirme vouloir poursuivre ses efforts pour développer un maillage cohérent, sécuriser les intersections et favoriser l’intermodalité avec les transports en commun.
L’objectif est clair : réduire le trafic automobile dans l’hypercentre, améliorer la qualité de l’air et offrir aux habitants une alternative durable. Mais la bataille n’est pas gagnée : la cohabitation entre voitures, piétons et vélos reste parfois difficile, et les embouteillages continuent d’alimenter les critiques.
Bordeaux, une ville en transition
La capitale girondine progresse, mais elle n’atteint pas encore le niveau des pionnières comme Strasbourg ou Copenhague à l’échelle européenne. Avec ses 62 % de voies non protégées, la marge d’amélioration est importante. Toutefois, la dynamique est lancée : le vélo est désormais au cœur de l’identité urbaine bordelaise et pourrait, à terme, devenir le moyen de transport préféré des habitants.
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