Le temps du stationnement gratuit appartient désormais au passé pour les spectateurs des grands événements au stade Atlantique. Depuis le dernier match de l’Union Bordeaux-Bègles (UBB) délocalisé à Bordeaux-Lac, le parking du Parc des expositions est devenu payant. Fixé à 15 euros par véhicule, ce tarif a suscité la surprise et parfois la colère de nombreux supporters venus assister à la rencontre face à Bayonne le samedi 25 octobre.
Une mesure étendue à tous les grands événements

Jusqu’à présent, les matchs de l’UBB faisaient partie des rares rendez-vous bénéficiant encore du stationnement gratuit. Mais cette exception prend fin. La Métropole de Bordeaux, propriétaire du stade depuis août 2025, a décidé d’appliquer aux matchs de rugby les mêmes règles que pour les concerts, compétitions internationales ou grands événements sportifs.
« Cette tarification est en vigueur depuis 2017 dès lors que plus de 25 000 spectateurs sont attendus », rappelle la collectivité. Le concert de Céline Dion, organisé cette année-là, avait inauguré le dispositif, reconduit ensuite pour la Coupe du monde de rugby, les demi-finales du Top 14 ou encore les matchs de football des Jeux olympiques de 2024.
Jusqu’à présent, seuls les Girondins de Bordeaux et l’UBB échappaient à cette contribution. Mais face à l’affluence croissante des rencontres de rugby, les dirigeants du stade ont souhaité uniformiser la politique tarifaire. Désormais, toute manifestation d’envergure accueillant plus de 25 000 spectateurs sera soumise à ce stationnement payant.
Fluidifier la circulation et encourager le covoiturage

Pour Julien Cottin, directeur du stade Atlantique, cette décision ne relève pas uniquement d’une logique financière. « Le principal défi du site reste son accessibilité, notamment la sortie des parkings après les matchs. En rendant le stationnement payant, nous pouvons financer un dispositif renforcé de gestion du trafic et réduire les temps d’attente », explique-t-il.
Selon lui, ce système permet de diviser par deux le temps nécessaire pour vider le parking, soit moins d’une heure contre près de deux auparavant. L’argent récolté sert également à financer l’intervention d’une soixantaine de personnels supplémentaires : agents de sécurité, hôtes d’accueil et responsables de la circulation.
La Métropole ajoute que ce dispositif améliore la sécurité et le confort des usagers : « Il permet d’ouvrir et de fermer certaines voies selon les flux, de mieux gérer les priorités et d’éviter les embouteillages monstres d’après-match. »
Au-delà de l’aspect logistique, la mesure vise aussi à encourager le covoiturage et l’usage des transports en commun. « Il était paradoxal que le stationnement soit moins cher pour une voiture individuelle que pour un billet de tram ou de bus », souligne Julien Cottin.

Un tarif déjà appliqué à venir
Lors du dernier match, environ 3 000 véhicules ont été comptabilisés sur le parking « P5 », qui peut en accueillir jusqu’à 7 500. « Le parking n’a jamais été entièrement plein sur un grand événement », précise le directeur. Le tarif de 15 euros sera reconduit le 15 novembre pour le match France–Fidji, organisé en partenariat avec la Fédération française de rugby, ainsi que lors de la prochaine rencontre de l’UBB à Bordeaux-Lac, face au Stade Toulousain, prévue en mars prochain.
Pour l’heure, seuls les matchs des Girondins de Bordeaux conservent la gratuité du stationnement, à moins d’une affiche exceptionnelle attirant une affluence record.
Ainsi, la mesure marque un tournant dans la gestion du stade Atlantique : une organisation plus fluide et durable, mais au prix d’une dépense supplémentaire pour les supporters. Et par les temps qui courent, pas sur que cette nouvelle mesure soit bien aimée par les usagers.
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