Un nouveau dispositif de contrôle routier va bientôt faire son apparition en France et pourrait rapidement concerner les rues de Bordeaux. Contrairement aux radars classiques, celui-ci ne sanctionne pas la vitesse mais… le bruit des véhicules. Une nouveauté qui risque de bouleverser les habitudes de nombreux automobilistes bordelais.
Bordeaux, une ville déjà sous tension face aux nuisances
Ces dernières années, Bordeaux a multiplié les mesures pour limiter la pollution et améliorer la qualité de vie en ville : mise en place de la zone à faibles émissions (ZFE), piétonnisation de certaines artères, extension des pistes cyclables… La circulation automobile devient de plus en plus encadrée.
Avec l’arrivée des radars sonores “Hydre”, la pression risque de s’accentuer encore davantage sur les conducteurs. En effet, même en respectant parfaitement la limitation de vitesse, un véhicule trop bruyant pourra désormais être verbalisé.
Dans une agglomération dense où les quartiers résidentiels côtoient de grands axes de circulation – cours de l’Yser, boulevards, quai des Chartrons ou encore la rocade – les nuisances sonores constituent un problème récurrent. De nombreux habitants dénoncent régulièrement le passage de motos et de voitures au pot d’échappement modifié, particulièrement la nuit. Bordeaux Métropole, qui cherche à réduire ces nuisances, pourrait donc voir dans ces radars une solution efficace.
Comment fonctionne ce radar sonore ?
Mis au point par Bruitparif, un centre spécialisé dans l’évaluation de l’environnement sonore, le radar Hydre n’a pas pour mission de traquer les excès de vitesse mais de mesurer le volume sonore des véhicules.
Le seuil retenu est fixé à 85 décibels. En théorie, la plupart des voitures de série respectent cette limite. Les conducteurs les plus concernés seront donc ceux qui circulent avec des pots d’échappement trafiqués ou mal entretenus.
Concrètement, grâce à des capteurs et une antenne, l’appareil est capable de détecter le niveau sonore de chaque véhicule sur une zone d’environ 15 mètres. Même dans une circulation dense, Hydre sait isoler le bruit d’un moteur spécifique et identifier le véhicule fautif.
Quelles sanctions pour les Bordelais ?
Après une phase de test dans plusieurs villes françaises, puis une première phase de verbalisation dans la région lyonnaise, le dispositif doit être généralisé. Bordeaux pourrait faire partie des prochaines agglomérations ciblées, notamment en raison de sa taille, de sa densité et de ses enjeux environnementaux.
En cas d’infraction, les automobilistes risquent une amende de 135 euros, soit une contravention de 4ᵉ classe selon le Code de la route. Une sanction identique à celle infligée pour un excès de vitesse “classique”.
Un impact direct sur les conducteurs bordelais
L’installation de ces radars sonores aura plusieurs effets concrets sur les automobilistes :
- Fin des pots bruyants : motos sportives et voitures modifiées seront les principales cibles. Les passionnés de tuning et de mécanique devront revoir leurs pratiques.
- Surveillance accrue : contrairement aux contrôles ponctuels de police, ces radars fonctionneront en continu, ce qui pourrait limiter les comportements bruyants en soirée et la nuit.
- Renforcement de la politique anti-pollution : après la ZFE qui interdit progressivement les véhicules les plus polluants, les radars sonores marquent une nouvelle étape dans la transformation de la mobilité à Bordeaux.
- Réduction des nuisances : pour les riverains des grands axes comme les quais, les boulevards ou les abords de la gare Saint-Jean, ces dispositifs pourraient représenter un vrai soulagement.
Ce qui attend Bordeaux demain
Si l’expérimentation est concluante et que Bordeaux décide d’installer ces radars, les automobilistes devront redoubler de vigilance, non plus seulement sur leur compteur de vitesse mais aussi sur l’état et la conformité de leur véhicule.
Dans une métropole où la qualité de vie est devenue un argument fort, notamment pour attirer touristes et nouveaux habitants, la lutte contre le bruit apparaît comme une étape logique.
À terme, ce type de radar pourrait s’ajouter aux contrôles de pollution et aux restrictions de circulation déjà en place. Bordeaux se positionnerait ainsi comme une ville pionnière dans la gestion des nuisances urbaines, au même titre que Paris ou Lyon. On n’arrête pas le progrès.
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