Les débats ont été vifs, lundi 1er décembre, au sein du Conseil départemental de la Gironde, lors de l’examen du budget supplémentaire n°2 et du plan de retour à l’équilibre financier.
Face à un déficit dépassant les 100 millions d’euros sur un budget global de près de 1,7 milliard, la majorité départementale, dirigée par Jean-Luc Gleyze (PS), a dévoilé un programme d’austérité sans précédent : 91 millions d’euros d’économies d’ici 2028.
L’opposition, dénonçant une « faute politique », a réclamé la démission du président. Mais Jean-Luc Gleyze a écarté cette idée :
« Démissionner, c’est refuser les responsabilités. Je considère que nous avons la capacité à faire », a-t-il affirmé en séance plénière.
Pour l’élu socialiste, l’enjeu immédiat est d’obtenir la validation du plan par la Chambre régionale des comptes (CRC) Nouvelle-Aquitaine. Celle-ci conditionnera le versement de 37,5 millions d’euros aux partenaires du secteur de la protection de l’enfance, un domaine jugé prioritaire.
Des coupes budgétaires massives entre 2026 et 2028
Le plan d’économies du Département de la Gironde prévoit une réduction globale de 91 millions d’euros sur trois ans. L’effort principal aura lieu en 2026, avec 54 millions d’euros d’économies, puis un allègement progressif jusqu’en 2028.
« Cette trajectoire dépasse les 73,3 millions d’euros d’économies recommandés par la CRC », souligne Jean-Luc Gleyze, qui assume une “posture prudentielle” face à la volatilité des recettes et à la hausse continue des dépenses sociales.
95 mesures d’économies et des suppressions de postes
Pour atteindre ces objectifs, la collectivité a détaillé 95 mesures d’économies réparties en quatre grands volets.
Le premier concerne les politiques de solidarité, notamment la protection de l’enfance, avec une réorientation vers la prévention afin de réduire les coûts à long terme.
Côté ressources humaines, le Département va engager une réduction progressive des effectifs.
En 2025, 232 postes ne seront pas remplacés, puis environ 200 emplois seront supprimés en 2026. Entre 80 et 100 postes supplémentaires disparaîtront chaque année en 2027 et 2028.
Les avancements et promotions internes seront gelés, et des ajustements seront opérés sur certaines rémunérations variables.
En 2024, le Département de la Gironde comptait 5 780 agents : un effectif amené à diminuer sensiblement dans les années à venir.
Subventions et fonctionnement : des coupes ciblées
Autre levier d’économies : les subventions versées aux associations et partenaires tiers.
Elles ne seront pas supprimées mais réduites de moitié, conformément aux recommandations de la Chambre régionale des comptes.
La majorité promet une approche « au cas par cas » :
« Nous distinguerons les structures disposant de réserves financières de celles qui dépendent entièrement de nos aides, en tenant compte des réalités locales », précise-t-elle.
Des économies de gestion seront également réalisées sur le train de vie du Département : rationalisation des dépenses de structure, réduction des coûts administratifs et meilleure mutualisation des services.
Décision attendue le 15 décembre
La Chambre régionale des comptes Nouvelle-Aquitaine rendra son avis le 15 décembre 2025.
Si le plan est jugé suffisant, il marquera le début d’un redressement budgétaire progressif pour le Département de la Gironde, engagé à restaurer ses comptes sans renoncer à ses missions sociales essentielles.
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