Acheter un logement à Bordeaux relève désormais du véritable parcours du combattant. Une étude internationale menée par Remitly, spécialiste des services financiers, place la capitale girondine dans le top 10 des villes européennes les moins abordables pour les acheteurs.

Publiée en novembre 2025, cette enquête compare plus de 150 grandes villes dans le monde, analysant le rapport entre les revenus moyens locaux, les prix immobiliers et les critères d’emprunt standards.
Les résultats sont sans appel : Bordeaux rejoint Paris et Nice parmi les villes françaises où devenir propriétaire est devenu un luxe. Une situation qui illustre la tension persistante du marché immobilier et les difficultés d’accès à la propriété dans les métropoles attractives.
Un classement révélateur de la pression sur les ménages
Selon l’étude de Remitly, un Bordelais célibataire ne peut financer que 51 % du prix d’un logement moyen dans la ville. Même un couple, en additionnant ses revenus et une épargne conséquente, ne parvient qu’à atteindre 103 %, soit tout juste de quoi acquérir un bien standard. Ce constat souligne la disparité croissante entre salaires et prix de l’immobilier, malgré une relative stabilisation du marché depuis 2024.
Les auteurs de l’étude s’appuient sur une méthodologie simple : déterminer quelle proportion d’un bien immobilier un acheteur local peut se permettre, en fonction de son revenu médian et du coût moyen du mètre carré. Résultat : Bordeaux se hisse au 10ᵉ rang européen des villes les moins accessibles, un signal d’alerte sur l’état du marché dans le Sud-Ouest.

Trois villes françaises dans le rouge
La France n’échappe pas à la crise de l’accessibilité immobilière. Trois villes hexagonales figurent dans le classement :
- Paris, première ville la moins abordable d’Europe, où un acheteur seul ne peut financer que 35 % du prix d’un bien ;
- Nice, quatrième du classement, marquée par la flambée des prix sur la Côte d’Azur ;
- Bordeaux, dixième, symbole d’une région en tension malgré un attrait économique et culturel grandissant.
Ce trio reflète une tendance nationale : des prix élevés, une offre insuffisante et des taux d’intérêt encore contraignants pour les primo-accédants.
Une tendance mondiale : les écarts se creusent
À l’échelle internationale, le contraste est frappant. Detroit, aux États-Unis, arrive en tête des villes les plus abordables, tandis que San José, Los Angeles et Long Beach occupent les premières places parmi les plus inaccessibles du monde. En Europe, l’Allemagne tire son épingle du jeu : sept de ses villes figurent parmi les dix plus abordables, grâce à un marché mieux régulé et à une offre locative stable.
Cette étude met en lumière une réalité globale : l’accès à la propriété devient un enjeu social et économique majeur, touchant aussi bien les grandes capitales que les villes moyennes. À Bordeaux, où la demande reste forte et les terrains constructibles rares, la question du logement abordable s’impose désormais comme un défi prioritaire pour les années à venir.
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