Ce mercredi 13 au matin, les services de l’État ont conduit une vaste opération de contrôle au sein de la zone Fret Express de l’aéroport de Bordeaux-Mérignac. Sous la supervision du préfet de la région Nouvelle-Aquitaine et préfet de la Gironde, Étienne Guyot, les douanes et la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) ont inspecté plusieurs colis issus du commerce en ligne.

Étaient également présents Jean-François Rubler, directeur interrégional des douanes de Nouvelle-Aquitaine, ainsi que Frédérique Henrion, directrice départementale de la protection des populations.
Au total, une vingtaine de colis ont été ouverts et analysés. Les contrôles ont rapidement mis en évidence la présence de produits non conformes aux normes françaises et européennes. Parmi les irrégularités relevées figuraient notamment des cosmétiques – huiles pour bébé et crèmes hydratantes – dépourvus d’étiquette de composition ou de date limite d’utilisation, un manquement lourd de conséquences pour la sécurité des consommateurs. Les agents ont également découvert des flacons de botox importés hors de tout cadre médical, présentant un risque sanitaire majeur. Certains vêtements, notamment des pantalons, étaient quant à eux dépourvus d’étiquetage obligatoire, empêchant toute identification de la composition des tissus.

Les produits présentant un danger avéré ou une absence totale de conformité feront l’objet d’une saisie immédiate et seront détruits par les services douaniers. En fonction de la gravité des manquements observés, des procédures administratives ou judiciaires pourront être engagées contre les expéditeurs ou les importateurs.
Cette opération s’inscrit dans le plan d’action gouvernemental dévoilé le 29 avril 2025 pour mieux encadrer le commerce électronique. Ce dispositif prévoit un triplement du nombre de contrôles effectués en 2025. L’objectif est clair : sécuriser les achats des Français tout en garantissant des conditions de concurrence équitables entre les acteurs du commerce.
Le contexte justifie cette vigilance accrue. Chaque année, 1,5 milliard de colis liés au e-commerce sont livrés en France. Parmi eux, près de 800 millions arrivent de l’étranger avec une valeur inférieure à 150 euros, ce qui les exonère de droits de douane. Une grande partie de ces colis provient d’Asie. Or, selon les données de la DGCCRF, jusqu’à 94 % des produits vendus sur certaines plateformes ne respectent pas les normes, et 66 % peuvent représenter un danger réel. Autrement dit, un achat présenté comme anodin peut exposer un consommateur – voire ses enfants – à un risque sur deux.
Face à ces constats, les services de l’État ont renforcé leurs moyens d’action. Plusieurs centaines de milliers de produits ont déjà été retirés du marché. Chaque article suspect fait désormais l’objet d’une surveillance coordonnée entre douanes, services fiscaux et répression des fraudes.

Les consommateurs jouent également un rôle clé : ils peuvent signaler des produits douteux via la plateforme « SignalConso », et utiliser « Pharos » en cas d’infraction grave. Les alertes contribuent à cibler plus efficacement les contrôles. Les rappels de produits sont quant à eux rendus publics sur le site « RappelConso » et relayés sur les réseaux sociaux.
À l’issue de l’opération, le préfet Étienne Guyot a salué l’engagement des équipes : « Cette action illustre notre détermination à protéger les citoyens et à garantir une concurrence loyale. Notre ligne est simple : réguler sans freiner, sécuriser sans bloquer, protéger sans isoler. » Une opération similaire a par ailleurs été menée le même jour sur le site colis de La Poste à Bayonne, confirmant l’ampleur des efforts engagés au niveau régional.
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