Le candidat Philippe Dessertine, économiste et professeur à la Sorbonne, a présenté ce mardi les grandes lignes de son programme pour les municipales à Bordeaux 2026.
Son ambition : « faire de Bordeaux la ville la plus sûre, la plus belle et la plus propre de France ». Y’a du boulot. Face à une dette municipale en hausse et une population lassée par les problèmes d’insécurité et de circulation, il propose un plan articulé autour de trois priorités : sécurité, propreté et mobilité.
Sécurité à Bordeaux : “tolérance zéro” et vidéosurveillance intelligente
Philippe Dessertine constate, comme plusieurs opposants à Pierre Hurmic, une hausse inquiétante de l’insécurité à Bordeaux. Selon lui, « le risque d’être victime d’un crime ou d’un délit est 60 % plus élevé à Bordeaux que dans des villes similaires ».
Pour y remédier, il souhaite quintupler le budget sécurité – de 16 à 80 millions d’euros par an – et renforcer les effectifs de la police municipale.
« Il faut passer du bleu visible dans les rues à l’action concrète », martèle-t-il.
Plus de caméras et d’intelligence artificielle
Le candidat dénonce le retard de Bordeaux en matière de vidéosurveillance : 202 caméras pour 49 km², contre 436 à Mérignac. Son projet : installer davantage de caméras équipées d’outils d’intelligence artificielle pour améliorer la réactivité face aux délits.
Dessertine promet aussi une politique de tolérance zéro contre les incivilités, en particulier autour du trafic de stupéfiants.
Propreté : dératisation, désherbage et eau recyclée pour une ville “pimpante”
Autre priorité du programme : rendre Bordeaux plus propre et agréable à vivre.
Philippe Dessertine souhaite désherber les trottoirs, lutter contre les moustiques, dératiser les souterrains et nettoyer les rues avec l’eau récupérée des parkings souterrains.
« Les rats ne sont pas nos amis sous prétexte de biodiversité. Le patrimoine de Bordeaux est exceptionnel et mérite d’être entretenu », insiste-t-il.
Cette politique de propreté urbaine s’accompagnera d’un suivi régulier par quartier pour garantir une ville plus saine et attractive.
Mobilité à Bordeaux : le retour de la voiture et un réseau mieux organisé
Une “fausse ville cycliste” selon Dessertine
Alors que Bordeaux est devenue en 2025 la ville la plus embouteillée de France, Philippe Dessertine souhaite redonner de l’espace à la voiture tout en sécurisant les pistes cyclables.
Il dénonce une “fausse ville cycliste” où le code de la rue n’est pas respecté par tous. Le candidat propose la création de nouvelles places de stationnement pour les habitants, artisans et commerçants.
Il entend aussi moderniser le réseau de transports TBM (exploité par Keolis) et développer le transport fluvial sur la Garonne, à l’image du modèle lyonnais.
Bordeaux connectée : l’innovation au service de la croissance
Pour inscrire Bordeaux dans la dynamique numérique, Philippe Dessertine veut créer une école gratuite de codage et des métiers de la tech dans les quartiers des Aubiers et de Ginko.
Il prévoit également l’implantation d’un data center à Bordeaux-Nord et le développement de projets liés à l’intelligence artificielle et à l’ordinateur quantique.
Objectif : faire de Bordeaux une ville connectée et innovante, créatrice d’emplois dans les technologies d’avenir.
Bordeaux et l’eau : un patrimoine à mieux gérer
Enfin, l’économiste met l’accent sur la gestion de l’eau à Bordeaux, qu’il juge « mal administrée ».
Il souhaite réviser le prix du mètre cube, aujourd’hui à 3,99 €/m³ (contre 1,75 € à Strasbourg), et réduire les fuites du réseau.
Dessertine prône une approche inspirée des modèles néerlandais et israéliens pour anticiper la montée des eaux dans les quartiers nord, et faire du Port de la Lune une véritable “ville de l’eau”.
Un programme ancré dans le concret
En prônant la rigueur budgétaire et un retour à l’efficacité municipale, Philippe Dessertine veut se poser en alternative crédible à la majorité écologiste de Pierre Hurmic.
Sécurité, propreté, mobilité, innovation : son programme entend réconcilier les Bordelais avec leur ville et répondre aux attentes de terrain. La campagne est lancée.
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