C’est un séisme dans l’univers sportif bordelais : le Matmut annonce qu’elle ne reconduira pas son contrat de naming avec le Stade Matmut Atlantique. À compter de juillet 2025, le stade ne portera plus ce nom, après dix saisons de partenariat. Un coup dur pour la réputation du stade, mais aussi pour l’économie fragile qui l’entoure, déjà mise à mal par la situation sportive des Girondins de Bordeaux.
Tout commence avec la chute vertigineuse du club bordelais, désormais relégué en Ligue 2, loin des sommets qu’il avait connus. Cette déconfiture sportive n’a pas seulement un impact sur les résultats sur le terrain, mais aussi sur les finances du stade. La Matmut, qui assurait la visibilité de son nom sur le stade depuis 2015, a annoncé la fin de son soutien à la fin de la saison 2024-2025. En effet, l’assurance ne souhaite plus continuer cette collaboration, jugeant qu’elle ne bénéficie plus d’une « visibilité conséquente récurrente » comme par le passé.
Le contrat de naming signé entre la Matmut et le Stade Bordeaux Atlantique (SBA) rapporte 1,9 million d’euros chaque année à SBA. Un montant non négligeable, surtout pour un stade dont l’exploitation n’a jamais vraiment trouvé son équilibre financier. Malgré un bon exercice en 2023, le stade reste structurellement déficitaire. L’échec sportif des Girondins n’a fait qu’aggraver cette situation. Le nombre de spectateurs baisse, l’exposition médiatique s’amenuise, et l’attachement du public au stade s’effrite.
Mais l’impact de cette décision dépasse largement l’aspect financier. La fin du contrat de naming soulève une question cruciale : quel futur pour le stade, si la Matmut, fidèle partenaire de longue date, se retire ? SBA, qui gère l’exploitation du Matmut, sait qu’il sera difficile de trouver un autre « sponsor » prêt à acheter un nom pour le stade, avec une équipe dont les performances restent loin d’être attractives. Les négociations pour un nouvel accord n’ont pas donné de résultats satisfaisants, la situation étant trop incertaine pour les deux parties.
Derrière ce retrait, il y a une question de rentabilité qui refait surface. Le partenariat public-privé (PPP) entre SBA et Bordeaux Métropole a prévu des charges d’exploitation bien plus élevées que celles initialement imaginées, créant un déséquilibre financier reconnu lors de la procédure de conciliation lancée en 2023. Bien que Bordeaux Métropole tente de minimiser l’impact de la descente des Girondins, en soulignant que certaines charges ont été réduites, la réalité reste inquiétante. Le retrait de la Matmut pourrait précipiter le stade dans une nouvelle phase d’incertitude, à un moment où il peine déjà à sortir la tête de l’eau.
L’avenir du stade Matmut Atlantique semble plus que jamais incertain. Sans le soutien d’un autre partenaire, la ville de Bordeaux pourrait se retrouver dans une situation complexe. Le nouveau nom du stade, s’il est trouvé, marquera la fin d’un cycle et pourrait symboliser l’adaptation du sport bordelais à une réalité plus modeste. Mais une question demeure : ce stade, trop souvent victime de l’instabilité sportive, pourra-t-il un jour retrouver sa place parmi les grands, tout comme les Girondins ? Seul l’avenir le dira.
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