La région Nouvelle-Aquitaine s’apprête à franchir une nouvelle étape dans la transition écologique des transports. Dès 2026, elle lancera une expérimentation de trains régionaux fonctionnant au biogaz, une première en France et même en Europe.
Une alternative au diesel pour un réseau peu électrifié
Avec un réseau ferroviaire encore faiblement électrifié, la région, comme beaucoup d’autres, reste dépendante du diesel pour faire circuler ses trains. Une situation jugée paradoxale à l’heure où la France s’engage dans la décarbonation des mobilités. Pour y remédier, la Nouvelle-Aquitaine a initié dès 2019 un projet novateur : remplacer le carburant fossile par du biogaz, un gaz renouvelable produit à partir de déchets agricoles et ménagers.
« Le bioGNV est déjà utilisé pour nos cars régionaux. C’est un modèle d’économie circulaire qui soutient nos agriculteurs dans la mise en place de méthaniseurs », rappelle Renaud Lagrave, vice-président du Conseil régional.

Un prototype attendu pour 2026
Plutôt que d’acheter de nouvelles rames, la région a choisi de remotoriser ses trains X73500 existants, en remplaçant leurs moteurs et réservoirs pour les adapter au biogaz. Une option bien plus économique et durable.
Les premières études s’étant révélées concluantes, la région entre maintenant dans une phase de test grandeur nature. Un appel d’offres pour la conception du prototype et la validation des données techniques sera lancé dans la première moitié de 2026. Si les résultats sont satisfaisants, la production pourrait être industrialisée d’ici 2030, avec plus de cinquante rames converties au biogaz. Leur maintenance serait assurée par le technicentre de Limoges.
Une solution écologique et économique

Les bénéfices attendus sont considérables. Selon les premières estimations, le biogaz pourrait réduire les émissions de CO₂ de 85 % par rapport au diesel, tout en diminuant presque totalement les polluants atmosphériques et les particules fines. Autre avantage : les trains au biogaz génèrent deux fois moins de bruit et de vibrations, améliorant ainsi le confort des voyageurs et des riverains.
Sur le plan économique, la stabilité du prix du bioGNV représente un atout majeur. « Entre 2020 et 2040, le coût du gazole va augmenter de façon significative, tandis que celui du biogaz restera stable », souligne Séverine Rengnet, directrice générale de Ferrocampus, l’association qui pilote le projet.
La Nouvelle Aquitaine espère ainsi devenir un modèle national du rail durable, alliant innovation, économie circulaire et respect de l’environnement.
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