La Nouvelle Aquitaine encaisse un nouveau revers sur le front du transport aérien. Ryanair, compagnie low cost irlandaise, a annoncé le 30 juillet 2025 une importante réduction de ses capacités en France pour l’hiver 2025-2026.

Ce plan prévoit la suppression de 25 lignes et de 750 000 sièges à l’échelle nationale. Parmi les régions les plus impactées figure la Nouvelle Aquitaine, avec Bordeaux, Bergerac et Brive particulièrement visés.
Bordeaux, premier signal d’alerte dès 2024
À Bordeaux, la décision de Ryanair ne surprend qu’à moitié. En octobre 2024, la compagnie avait déjà fermé sa base girondine, retirant ses trois avions stationnés sur place. Cette fermeture avait entraîné la suppression de 40 lignes et impacté directement plus de 90 emplois. L’aéroport de Bordeaux-Mérignac perdait ainsi l’un de ses principaux moteurs de croissance. À l’époque, cette décision avait été justifiée par des coûts d’exploitation jugés incompatibles avec le modèle économique de la compagnie, notamment des taxes trop élevées et des charges aéroportuaires excessives.
Bergerac et Brive : nouvel épisode d’une contraction régionale
Pour l’hiver 2025, c’est désormais au tour de Bergerac (Dordogne) et Brive (Corrèze) de subir le retrait total de Ryanair. Ces suppressions viennent fragiliser davantage le maillage aérien régional. Moins de vols, moins de connexions touristiques et un accès réduit au territoire pour les visiteurs étrangers et les résidents : les conséquences économiques sont multiples. La disparition des lignes impacte également l’emploi local et l’activité des entreprises dépendant du tourisme.

Un choc pour l’attractivité régionale
La Nouvelle-Aquitaine, vaste territoire attractif et touristique, subit de plein fouet cette contraction. En l’absence de liaisons aériennes directes, les voyageurs devront se tourner vers d’autres aéroports plus éloignés ou se rabattre sur le train. Ce repli de l’offre low cost rend plus difficile l’accès à certaines zones rurales et réduit les marges de manœuvre économiques des collectivités locales.
Une fiscalité incompatible avec le modèle low cost
La principale raison avancée par Ryanair est l’augmentation de la taxe sur les billets d’avion (TSBA), désormais fixée à 7 euros par passager. Or, la marge moyenne des compagnies low cost avoisine seulement 6 euros par billet. Ce déséquilibre rend les vols déficitaires dès leur vente. Jason McGuinness, directeur commercial de Ryanair, estime que l’environnement fiscal français rend désormais impossible la rentabilité du réseau domestique. Cette logique avait déjà mené à l’abandon de Bordeaux, désormais suivie par d’autres aéroports régionaux.
Vers une nouvelle stratégie régionale

Les élus locaux, notamment en Gironde, ont qualifié ce désengagement de « scénario catastrophe ». L’aéroport de Bordeaux a toutefois cherché à anticiper ce retrait en diversifiant son offre et en réduisant sa dépendance aux aides accordées à Ryanair. Désormais, le défi pour la Nouvelle-Aquitaine consiste à renforcer l’offre ferroviaire, attirer d’autres compagnies aériennes et repenser l’équilibre entre attractivité, durabilité et fiscalité.
En somme, le retrait de Ryanair constitue un tournant pour le transport aérien en Nouvelle-Aquitaine. L’avenir passe par une meilleure résilience des infrastructures régionales et une nouvelle politique de mobilité. Et c’est le consommateur final qui trinque.
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