Face à la précarité menstruelle, qui touche une femme sur trois en France, la piscine du Grand Parc à Bordeaux innove en installant un distributeur de protections périodiques en libre accès. Une première en Gironde, qui marque une étape importante dans la lutte contre ce fléau social.
Un accès gratuit pour toutes

Depuis quelques jours, les visiteuses de la piscine municipale peuvent se procurer gratuitement des serviettes hygiéniques et des tampons via un distributeur mis à disposition dans les sanitaires. Ce dispositif, encore peu répandu dans les infrastructures sportives, vise à répondre à un besoin crucial. « Notre objectif, c’est que ces protections soient considérées comme du papier toilette, accessibles partout et sans restriction », explique Claire Barthoux, l’une des initiatrices du projet à nos confères de Sud Ouest.
Conçu pour dépanner en cas d’urgence ou de difficultés financières, le distributeur propose différentes protections adaptées au flux menstruel. Un geste simple mais essentiel, alors que le coût annuel des produits d’hygiène intime peut s’élever à près de 500 euros par an, un budget conséquent pour de nombreuses femmes.
Briser les tabous autour des règles

Au-delà de l’aspect pratique, cette initiative a une portée symbolique forte : normaliser la question des menstruations dans l’espace public. Les piscines et les gymnases, fréquentés majoritairement par des femmes et des adolescentes, sont des lieux stratégiques pour sensibiliser le public. « Les règles restent un sujet tabou, souvent ignoré parce qu’il ne concerne que les femmes », déplore Claire Barthoux.
Inspirée par l’exemple de Nantes, où près de 70 distributeurs ont été installés depuis 2020 avec un bilan très positif, la métropole bordelaise envisage d’étendre le dispositif si l’expérience s’avère concluante. Un test similaire est d’ailleurs en cours au gymnase Stéhelin à Caudéran.
Vers une généralisation du dispositif ?
Cette démarche s’inscrit dans une tendance nationale visant à lutter contre la précarité menstruelle. En 2022, la loi avait déjà instauré la gratuité des protections périodiques dans les universités et les collèges. Aujourd’hui, les villes prennent le relais en les intégrant dans les équipements publics.
Si l’expérience bordelaise est un succès, elle pourrait ouvrir la voie à une généralisation en Gironde. Une avancée majeure pour l’égalité et la dignité des femmes.
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