Près de Bordeaux, une trouvaille inattendue vient de relancer l’histoire d’un ancien diplomate portugais, passionné de numismatique. Plus de quarante ans après sa disparition, une partie oubliée de sa précieuse collection de pièces rares refait surface dans la maison familiale.

Tout commence dans les années 1940, lorsque Joao Rodrigues Simoes Affra, diplomate portugais, débute sa carrière à l’international. Au fil de ses affectations, il sillonne les États-Unis, le Mexique, la Chine, l’Angleterre, ou encore le Chili. Son passage en Chine dans les années 1940 va profondément marquer sa vie personnelle. Fasciné par la culture asiatique, il commence à collectionner des pièces de monnaie locales, issues de la fin de l’Empire et du début de la République chinoise. Ce passionné, également amateur de timbres, constitue au fil de ses voyages une collection unique, mêlant pièces chinoises, américaines et européennes.
Sa carrière diplomatique prend fin en 1974, et il passe ses dernières années entre Paris, Bordeaux et Lisbonne. En 1983, il s’éteint à l’âge de 74 ans, laissant derrière lui une collection précieuse mais en partie oubliée. Jusqu’en 2022, seuls quelques objets étaient connus. Mais tout change lorsqu’un expert bordelais organise une journée d’estimation d’objets asiatiques. Une famille se présente avec plusieurs pièces héritées d’un grand voyageur : elles proviennent de la maison où le diplomate avait séjourné.

Intrigué, l’expert demande à voir d’éventuelles collections monétaires. Après des recherches dans le grenier familial, une incroyable découverte a lieu : des dizaines de pièces anciennes, rangées dans de simples boîtes de cigarettes, sont retrouvées. Parmi elles, plusieurs dollars chinois en argent, dont certains datent de 1897. Leur état de conservation est excellent, et les détails – notamment un dragon finement gravé – témoignent d’un savoir-faire rare.
Certaines pièces ont une valeur de 155 000 euros!
Une première série de ventes aux enchères est organisée en 2022. Les résultats dépassent toutes les attentes : certaines pièces atteignent jusqu’à 155.000 euros. La rareté, la qualité et l’histoire de ces objets séduisent les collectionneurs du monde entier. Une pièce d’essai frappée en 1914, représentant un ancien président chinois, atteint à elle seule 45.000 euros.
Alors que l’affaire semblait close, un nouveau rebondissement a lieu début 2025. Une seconde fouille dans le même grenier permet de découvrir d’autres pièces tout aussi précieuses : dollars chinois du début du XXe siècle, pièces de 50 cents, et nouvelles variantes du dollar de 1897.

Une nouvelle vente est désormais prévue le 19 septembre à Paris, à l’Hôtel Drouot. Elle réunira 53 lots, avec des estimations déjà élevées pour certaines monnaies. Cette collection, redécouverte par hasard, fascine les experts par sa richesse et sa rareté. Le passé d’un ambassadeur voyageur refait ainsi surface sous une forme inattendue : un véritable trésor numismatique, oublié pendant des décennies, prêt à écrire un nouveau chapitre.
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