En 2002, la métropole bordelaise ne comptait que 10 caméras de vidéosurveillance, toutes installées dans la ville de Bordeaux. Depuis, le dispositif s’est considérablement étendu, alors que les communes périphériques ont progressivement adopté la vidéoprotection.
Aujourd’hui, l’agglomération regroupe un nombre bien plus important de dispositifs, reflétant un changement de paradigme en matière de sécurité publique. À Bordeaux même, on recense plus de 240 caméras supervisées en temps réel par le centre de surveillance urbaine (CSU), qui surveille les images captées pour assurer la sécurité dans l’espace public.

De la réticence à la généralisation : un tournant pour les communes
Pendant longtemps, la majorité des 28 communes de l’agglomération bordelaise n’avaient pas adopté la vidéosurveillance. En 2017, seules 10 villes sur 28 étaient équipées. Nombre de municipalités — quel que soit leur bord politique — jugeaient l’équipement coûteux, l’efficacité douteuse, et s’inquiétaient des conséquences sur les libertés publiques.
Depuis, face à l’évolution des besoins sécuritaires, beaucoup ont franchi le pas. Le maillage s’intensifie, et la vidéosurveillance gagne du terrain jusqu’à devenir un standard dans l’espace public métropolitain.
Une couverture critique… qui soulève des débats
Le développement rapide de la vidéosurveillance suscite aussi des questionnements. Certains dénoncent un recours excessif à la surveillance, pointant une efficacité limitée pour prévenir véritablement la délinquance.
De plus, la transparence sur l’emplacement et le nombre exact de caméras reste inégale. Dans la ville de Bordeaux, par exemple, l’autorité refuse de rendre publique la localisation des dispositifs, invoquant un risque de vandalisme. Des collectifs citoyens, comme Technopolice, alertent sur les dérives potentielles de la surveillance — notamment si des technologies plus intrusives (reconnaissance faciale, vidéosurveillance algorithmique) venaient à être activées.
Vers un équilibre entre sécurité et libertés ?

L’augmentation du nombre de caméras traduit une volonté des collectivités de répondre aux enjeux de sécurité locale. Mais l’efficacité réelle de ces dispositifs sur la délinquance reste controversée, comme le rappelle la communauté scientifique.
Au-delà de la sécurité, la question de la protection des libertés individuelles, de la transparence et de la publicité des données demeure cruciale. La métropole bordelaise doit donc trouver un équilibre entre le besoin de surveillance et le respect des droits fondamentaux. À l’heure où la vidéosurveillance se généralise dans l’ensemble de l’agglomération, le débat sur son utilité réelle et sur ses implications sociétales est plus que jamais d’actualité.
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