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Gironde : A Talence, les paiements en cryptomonnaie progressent timidement

Depuis un an, à Talence, commune voisine de Bordeaux, une trentaine de commerçants ont choisi d’accepter les paiements en cryptomonnaies pour leurs ventes au détail. Cette expérimentation, encore marginale à l’échelle nationale, témoigne d’une volonté d’innovation dans les modes de règlement.

Cependant, la progression reste lente, freinée par des obstacles fiscaux et des réticences psychologiques, dans un pays où ces actifs numériques conservent une image principalement spéculative.

Le volume global de paiements en cryptomonnaie reste modeste, concentré surtout sur certains secteurs comme le luxe ou les achats impulsifs effectués après une plus-value réalisée sur des cryptoactifs.

La mise en place du paiement en cryptomonnaie repose sur des outils simples d’utilisation, à l’image de l’application Lyzi, déployée dans les commerces participants. Le principe est de générer un QR code au moment de l’achat, que le client scanne depuis son portefeuille numérique. La somme, bien que prélevée en cryptomonnaie, est ensuite reversée au commerçant en euros, ce qui facilite la gestion comptable pour ces professionnels. Les commerçants y voient une opportunité d’attirer une clientèle nouvelle, notamment les plus jeunes, sans pour autant renoncer aux paiements classiques par carte bancaire qui restent ultra-dominants.

Dans la pratique, les transactions restent rares. La majorité des commerces enregistrent seulement quelques paiements de ce type chaque mois. Le volume global de paiements en cryptomonnaie reste modeste, concentré surtout sur certains secteurs comme le luxe ou les achats impulsifs effectués après une plus-value réalisée sur des cryptoactifs. La part des commerçants qui génèrent des volumes significatifs avec ce mode de paiement demeure très faible.

Le volume global de paiements en cryptomonnaie reste modeste, concentré surtout sur certains secteurs comme le luxe ou les achats impulsifs effectués après une plus-value réalisée sur des cryptoactifs.

La clientèle intéressée par ce mode de paiement est en majorité jeune et souvent étrangère. Talence, qui compte un quart de sa population âgée de 18 à 24 ans, essentiellement des étudiants, apparaît comme un terrain favorable pour tester ces nouvelles pratiques. Cette dynamique locale rejoint une tendance observée dans quelques autres villes françaises, où des enseignes cherchent à se démarquer et à offrir davantage de flexibilité dans les modes de paiement.

Les freins au développement de ces paiements sont nombreux. La fiscalité française reste un obstacle majeur : chaque plus-value réalisée sur des cryptomonnaies est soumise à imposition et nécessite une déclaration précise, transaction par transaction. Ce cadre administratif complexe décourage de nombreux utilisateurs potentiels, qui redoutent des démarches longues et fastidieuses. À cela s’ajoutent des barrières d’ordre psychologique. Les cryptomonnaies sont souvent perçues comme un outil financier complexe, réservé à des investisseurs avertis ou associé à des usages marginaux.

La démocratisation des cryptomonnaies dans le commerce physique dépendra en grande partie de la simplification des outils et de l’évolution du cadre réglementaire. Certains observateurs estiment que le paiement en crypto pourrait progressivement s’imposer, à condition que les solutions proposées atteignent le même niveau de simplicité que les cartes bancaires classiques. En attendant, à Talence comme ailleurs, ces paiements restent un phénomène discret, porté par une poignée d’initiatives locales et une clientèle curieuse mais prudente.

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