Le projet de construction d’une usine de dirigeables à Laruscade, en Haute-Gironde, franchit une étape clé. Après la dérogation accordée par le ministère de la Transition écologique, l’enquête publique sur l’implantation du site a débuté le 27 juin 2025 et se poursuivra jusqu’au 29 juillet. Si tout se déroule comme prévu, le permis de construire pourrait être accordé en octobre, ouvrant la voie à un démarrage de l’activité en 2028 avec les premiers vols tests.
Ce projet, estimé à 500 millions d’euros, ambitionne de produire une nouvelle génération de dirigeables capables de transporter des charges allant jusqu’à 60 tonnes. À l’origine, ces appareils étaient conçus pour le transport de bois dans des zones reculées. Depuis, leurs usages se sont diversifiés : acheminer des pylônes électriques en montagne, déplacer des pales d’éoliennes sans encombrer les routes ou encore offrir des solutions dans des zones difficiles d’accès.
Pour construire et entretenir ces appareils impressionnants, mesurant jusqu’à 200 mètres de long, un site industriel hors normes est nécessaire. Le futur hangar de Laruscade s’annonce déjà comme le plus haut bâtiment industriel d’Europe, culminant à 65 mètres. Ce projet se distingue aussi par son implantation : impossible de réutiliser une friche industrielle classique, en raison des exigences spécifiques de l’aéronautique et des réglementations environnementales renforcées. Ce processus inédit suscite des réserves, notamment de la part d’élus et d’associations écologistes qui regrettent la tenue de l’enquête publique en plein été, période jugée peu propice à un débat citoyen large.
L’usine de Laruscade pourrait générer 300 emplois directs et vise un rythme de production d’un dirigeable par mois. L’entreprise affirme disposer déjà de 78 pré-contrats, représentant un chiffre d’affaires annuel minimum de 700 millions d’euros. Parmi les clients figurent des acteurs majeurs de l’aéronautique et du spatial, tels qu’Arianespace. Des projets innovants émergent aussi, à l’image d’un consortium planchant sur la création d’un hôpital mobile aérien.
Flying Whales prévoit par ailleurs un développement international. Un accord a été signé avec le Québec pour l’implantation d’une seconde usine, et un troisième site pourrait voir le jour en Asie du Sud-Est, avec l’Australie parmi les candidats à l’accueil de ce projet ambitieux. L’enjeu est désormais de transformer ces ambitions en réalité industrielle.
A lire aussi : Gironde : A Talence, les paiements en cryptomonnaie progressent timidement
