Tu l’as peut-être senti sans même lire les chiffres : en Nouvelle-Aquitaine, ce début 2025 ressemble davantage à une marche arrière qu’à un nouveau départ. L’Insee a levé le voile, et le constat pique : activité en berne, emploi qui flanche et, pire encore, un tourisme en recul. À Bordeaux, les nuitées dégringolent de 15 % en un an. Autant dire que l’élan régional donne l’impression d’un moteur qui tourne à vide.
Un climat national morose… et une région à la traîne
La France, déjà engluée dans une croissance famélique attendue à +0,6 % en 2025, n’a pas grand-chose à célébrer. Mais la Nouvelle-Aquitaine fait encore pire : -0,8 % d’activité sur le premier trimestre, soit plus que la moyenne nationale (-0,6 %). Les ménages, eux, préfèrent mettre de côté : l’épargne atteint un record vieux de 45 ans. Résultat, la consommation s’éteint, et les secteurs d’activité plongent les uns après les autres.

Le bâtiment perd ses briques
Tu as sûrement remarqué moins de grues dans le ciel bordelais ou poitevin : la construction s’écroule. En un an, l’activité chute de -2,6 %, avec un décrochage spectaculaire du logement collectif (-6,2 %). Plus de 1 000 emplois ont disparu en trois mois, et les créations d’entreprises dans le secteur reculent de près de 3 %. Bref, le béton ne prend plus.
L’industrie : des résistances trop fragiles
L’aéronautique et l’énergie auraient pu sauver la mise. Mais là aussi, la tendance est grise : -0,7 % d’activité, le plus gros repli depuis quatre ans. Quelques poches surnagent : la fabrication de matériels de transport (+2,2 %) et la gestion de l’énergie (+1,3 %). Mais c’est trop léger pour inverser la vapeur.
Le tertiaire, poumon fatigué
Quand le tertiaire tousse, toute la région s’enrhume. Avec -0,6 %, le coup est rude. Le commerce recule (-1 %), l’immobilier s’effondre (-3,4 %), l’information-communication dégringole (-3,7 %). Seuls les services financiers et les activités scientifiques tirent encore un peu vers le haut. Mais globalement, le cœur économique de la région bat au ralenti.
Emploi et chômage : équilibre précaire
Bonne nouvelle relative : la casse reste limitée côté emploi salarié, avec seulement 2 900 postes détruits au premier trimestre (-0,1 %). Le chômage remonte à 6,6 %, ce qui reste en dessous de la moyenne française (7,2 %). Mais cette stabilité ne tient que grâce au secteur non marchand, qui compense les pertes ailleurs. Autrement dit, c’est un équilibre fragile, comme une digue fissurée avant la tempête.

Bordeaux, capitale touristique en berne
Et c’est là que le bât blesse le plus : le tourisme. Dans une région où il fait figure de pilier, la fréquentation hôtelière s’effondre de 4 % en un an, soit deux fois plus que la moyenne nationale. Bordeaux décroche de 15 %, plombée par les voyages d’affaires en chute libre (-11 %) et la désaffection des clientèles étrangères : les Britanniques se font rares (-56 %), les Espagnols désertent (-26 %). Seuls les Américains sauvent les apparences, avec une fréquentation presque doublée, mais leur poids reste marginal.

Et maintenant ?
L’Insee prévient : l’économie française restera molle en 2025, avec une croissance par à-coup de 0,2 % par trimestre. Pour la Nouvelle-Aquitaine, les moteurs classiques, comme la consommation, le bâtiment, et le tourisme, sont grippés. Si reprise il y a, elle devra venir d’ailleurs : de l’innovation industrielle, des services scientifiques ou financiers. En attendant, la région traverse une zone de turbulences où les signaux de redémarrage se font rares.

En clair, si tu vis, travailles ou investis en Nouvelle-Aquitaine, mieux vaut rester prudent : 2025 s’annonce comme une année où il faudra naviguer à vue.
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