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Gironde : Lormont lance une campagne contre la consommation de protoxyde d’azote

Face à la hausse inquiétante de la consommation de protoxyde d’azote – plus connu sous le nom de gaz hilarant – la ville de Lormont, en Gironde, a décidé de passer à l’action. À travers une campagne d’affichage, des actions éducatives et des mesures réglementaires, la municipalité entend sensibiliser la population, en particulier les jeunes, à la dangerosité de ce produit de plus en plus répandu dans l’espace public.

Un phénomène qui inquiète les autorités locales

Lormont intensifie la lutte contre le protoxyde d’azote avec une campagne municipale de sensibilisation, d’information et de prévention locale. Crédit : maxime-jegat

Depuis plusieurs mois, la commune située près de Bordeaux constate une prolifération de bonbonnes vides de protoxyde d’azote dans les rues, les parkings et même aux pieds des immeubles.
« Nous sommes confrontés à une consommation accrue. On retrouve des cartouches près des arrêts de bus et dans les espaces publics », alerte Jannick Mora, adjointe au maire déléguée à la sécurité et à la tranquillité publique.

Ce gaz euphorisant, vendu librement sous forme de petites capsules colorées et parfois aromatisées, est souvent inhalé pour ses effets rapides de bien-être et d’euphorie. Très prisé des adolescents et jeunes adultes, il présente pourtant des risques neurologiques et cardiovasculaires graves, parfois irréversibles.

Une campagne de prévention visible et participative

Pour endiguer ce fléau, la mairie de Lormont a lancé une campagne de sensibilisation intitulée : « Un gaz qui n’a rien d’hilarant ! Utilisation dangereuse et interdite. »
Ces affiches, installées dans les abribus et sur le mobilier urbain, rappellent l’existence d’un arrêté municipal, en vigueur depuis octobre 2024, interdisant la détention de cartouches de protoxyde d’azote entre 19 h et 2 h du matin.

Face à la hausse du gaz hilarant, Lormont agit avec affiches, actions éducatives et ateliers pour prévenir les addictions chez les jeunes.

Mais la commune mise surtout sur la prévention de proximité. « Nous avons formé des jeunes en insertion, notamment issus de chantiers éducatifs, pour distribuer des flyers et informer la population », précise Magali Foroni, coordonnatrice du Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD).
Les documents seront diffusés dans les équipements sportifs, centres scolaires, commerces de proximité, centres médicaux et au CCAS. Ces jeunes ambassadeurs seront également capables de répondre aux questions du public sur les dangers liés à l’inhalation du gaz hilarant.

Informer les familles et accompagner les jeunes

La campagne s’adresse aussi aux parents et enseignants, souvent démunis face à ce phénomène. Un « café des parents », animé par Addictions France, se tiendra le 9 décembre dans les deux collèges de la ville.
Des interventions pédagogiques sont également prévues dans les classes de 4ᵉ et 3ᵉ, tandis qu’un questionnaire anonyme a été lancé auprès des jeunes de 11 à 25 ans pour mieux cerner leurs pratiques et perceptions du produit.

Un produit attractif mais dangereux

La ville de Lormont lance une campagne de prévention contre le protoxyde d’azote, un gaz dangereux très consommé par les jeunes.

Selon Marouane Achrit, conseiller municipal délégué à la prévention, le protoxyde d’azote séduit par son prix bas et son aspect ludique. « Le packaging est conçu pour attirer les jeunes, avec des couleurs vives et des arômes. On en retrouve surtout le soir, près des fast-foods, dans les voitures ou autour des stations-service », explique-t-il.
La vente s’effectue désormais sur Internet et via les réseaux sociaux, notamment Snapchat, ce qui rend le contrôle plus complexe.

Pour Lormont, l’enjeu est clair : agir avant que le phénomène ne s’installe durablement.
« Il ne faut pas attendre que la situation s’aggrave, il faut la prévenir dès maintenant », conclut l’élu. Dont acte.

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