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Bordeaux arme désormais une partie de sa police municipale

C’est un changement de cap qui ne passe pas inaperçu à Bordeaux. Après des années de réticence, le maire écologiste Pierre Hurmic a finalement décidé de franchir le pas : une partie de la police municipale bordelaise sera bientôt armée. Une nouvelle brigade d’appui et de sécurisation, composée d’une cinquantaine d’agents équipés de pistolets, sera mise en place d’ici la mi-2025.

Une annonce qui marque un tournant, notamment pour un maire élu en 2020 sur un programme prônant une police de proximité non armée. Pourtant, selon Pierre Hurmic, ce choix n’est pas une contradiction, mais une réponse pragmatique à l’évolution du contexte local.

Après des années de réticence, le maire écologiste Pierre Hurmic a finalement décidé de franchir le pas : une partie de la police municipale bordelaise sera bientôt armée.

« Je suis resté fidèle à mes convictions, mais je suis aussi maire d’une grande ville, confrontée à de nouvelles réalités », a-t-il expliqué récemment.


Une sécurité locale renforcée… sans renier la proximité

Concrètement, la future brigade armée ne sera qu’un complément à l’actuelle police municipale, qui continuera à remplir ses missions traditionnelles à pied ou à vélo, dans les différents quartiers de Bordeaux. L’objectif : maintenir le lien avec les habitants tout en renforçant la capacité d’intervention en cas de situation à risque.

Aujourd’hui, les policiers municipaux bordelais disposent déjà de matraques, de gaz lacrymogène, de gilets pare-balles et de pistolets à impulsion électrique (type Taser). Mais pour les syndicats, ce n’était plus suffisant. Face à une hausse des agressions et à une pression croissante sur le terrain, beaucoup réclamaient depuis longtemps un armement létal, comme c’est déjà le cas dans de nombreuses autres villes françaises.


Au-delà de l’armement, la mairie a engagé une réorganisation de la police municipale. La ville sera désormais découpée en cinq grands secteurs, chacun avec une équipe d’agents dédiée. Crédit : Ville de Bordeaux

Une réorganisation complète du service

Au-delà de l’armement, la mairie a engagé une réorganisation de la police municipale. La ville sera désormais découpée en cinq grands secteurs, chacun avec une équipe d’agents dédiée. Cela permettra, selon la mairie, une meilleure présence sur le terrain et une plus grande réactivité. Les effectifs vont également continuer à augmenter : de 138 policiers en 2020, on est passé à 170 en 2024, et l’objectif est d’atteindre les 200 agents en 2026.

Autre axe renforcé : la vidéoprotection. Bordeaux compte aujourd’hui 215 caméras, contre 136 il y a quatre ans. D’ici deux ans, ce chiffre devrait atteindre 268.


Une décision qui divise

Si cette évolution est saluée par certains agents et par une partie de la population, elle suscite aussi des critiques. Les oppositions politiques, notamment le centre et la droite, estiment que la mairie agit trop tard et de manière incomplète. Ils réclament un armement généralisé à tous les agents municipaux, et davantage de moyens matériels et humains.

D’autres, au contraire, s’inquiètent de cette militarisation progressive de la police locale. Pour eux, le risque est de rompre la relation de confiance entre les habitants et les agents.


Une approche “à la bordelaise”

En choisissant de créer une brigade armée sans abandonner le modèle de proximité, Bordeaux cherche à construire une approche équilibrée de la sécurité locale. Reste à voir si cette solution “à la bordelaise” réussira à rassurer, convaincre… et faire école ailleurs.

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