Deux ans et demi après l’incendie qui avait marqué les esprits, le Palais Rohan, siège de l’hôtel de ville de Bordeaux, s’apprête à retrouver une porte digne de son prestige.
Le 23 mars 2023, à la suite d’une mobilisation nationale contre la réforme des retraites, plusieurs individus avaient allumé un feu devant l’entrée, provoquant l’embrasement de la porte monumentale. L’image de la façade du bâtiment en flammes avait fait le tour du pays et profondément marqué les Bordelais.

Une porte reconstruite à l’identique
La municipalité a confirmé que la nouvelle porte serait posée à la fin du mois de novembre 2025. Fruit d’un important travail artisanal, elle a été réalisée à l’identique de l’originale afin de préserver l’intégrité patrimoniale du lieu. Chaque battant, en bois massif, pèse environ 500 kilos et a été façonné par l’entreprise Richard, installée à Artigues-près-Bordeaux, spécialisée dans la restauration d’ouvrages anciens.
Un choix validé par les Bordelais
Le projet de restitution de la porte n’a pas été décidé sans concertation. Les habitants de Bordeaux ont été consultés sur deux options : créer une porte contemporaine marquant un nouveau chapitre de l’histoire du bâtiment, ou reconstruire fidèlement la porte incendiée. Plus de 13 800 personnes ont participé à la consultation et près de 75 % ont choisi la restitution à l’identique. Ce plébiscite a orienté la décision municipale et témoigne de l’attachement des Bordelais à leur patrimoine historique.
Un chantier plus vaste que prévu
Au-delà de la fabrication de la porte, le chantier a également concerné la restauration des pierres de l’entrée du Palais Rohan, elles aussi fragilisées par l’incendie. Ce travail complémentaire était nécessaire pour redonner toute sa solidité et son élégance à l’accès principal de l’hôtel de ville.

Quelle place pour l’ancienne porte ?
Restait à déterminer le sort de la porte calcinée. Noircie et très endommagée, elle ne pouvait être restaurée pour retrouver sa fonction initiale. L’idée de l’exposer dans un musée a été évoquée, permettant ainsi de conserver une trace matérielle de cet épisode marquant de l’histoire récente de Bordeaux. Une éventuelle mise en valeur muséale donnerait un second rôle symbolique à cet objet, témoin d’un événement social et politique majeur.
Avec l’installation de cette nouvelle porte fin novembre, Bordeaux s’apprête à tourner la page d’un épisode douloureux tout en réaffirmant son attachement à la préservation de son patrimoine architectural.
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