C’est une première pour Bordeaux et une grande fierté pour l’administration des douanes : Michaël, chef divisionnaire à Bordeaux-Mérignac, dirigera le 11ᵉ bataillon des douanes lors du traditionnel défilé militaire du 14 juillet sur les Champs-Élysées.
À 44 ans, ce Bordelais discret mais rigoureux devient ainsi le premier représentant de la région à occuper ce rôle symbolique au cœur de la plus prestigieuse cérémonie républicaine.
Loin de rechercher les projecteurs, Michaël accueille cette mission avec humilité. « C’est un honneur, oui. Une récompense ? Je ne sais pas, car cela demande beaucoup de travail », confie-t-il à nos confrères du Figaro. Sa priorité : l’excellence de la prestation. « Je ne suis personne, mais je représente une institution. Tout doit être impeccable, les bras à la même hauteur, un bataillon soudé, précis. »
Un parcours exemplaire
Entré dans la douane « tout en bas », comme agent de constatation en surveillance, Michaël a gravi les échelons à force de sérieux et d’engagement. Sa nomination est un symbole fort, non seulement pour la ville de Bordeaux, mais aussi pour une administration longtemps absente du défilé national. Présentes brièvement en 1919, les douanes françaises ont été réintégrées au cortège seulement en 2016, dans le sillage des attentats de 2015 qui ont mis en lumière leur rôle crucial dans la sécurité du territoire.
« Nous opérons à la frontière, mais dans une France ouverte comme la nôtre, où le libre-échange domine, le besoin de contrôle est plus fort que jamais », rappelle Michaël.
En première ligne de la sécurité
Souvent méconnue, l’administration des douanes est pourtant essentielle. Qu’il s’agisse de lutte contre les trafics, de protection sanitaire ou de respect des embargos internationaux, les douaniers sont au cœur de nombreuses missions stratégiques. Michaël en sait quelque chose : en décembre 2022, les agents d’Arcachon ont saisi 578 kilos de cocaïne pure dissimulés dans un camion — une opération déclenchée sans renseignement, uniquement sur la base de l’analyse des flux.
« Ce jour-là, nous nous sommes sentis utiles », se souvient-il. Un autre souvenir marquant : une saisie de 20 kilos de drogue dans les valises d’une famille à Roissy, en 2007. Les parents ont été placés en garde à vue, les enfants confiés aux services sociaux. « Ce fut un choc. Il y a des trafiquants endurcis, mais aussi des gens pris dans des situations terribles. »
Un chef respecté
Cette humanité mêlée de fermeté est sans doute ce qui distingue Michaël. Pour Stéphane Mage, directeur régional des douanes de Bordeaux, il incarne parfaitement les valeurs de l’institution : « Loyal, efficace, capable de décider et d’écouter. Il est un exemple. » L’administrateur supérieur des douanes renchérit auprès du Figaro : « Michaël est promis à un bel avenir, même s’il rougira de ces compliments. »
Dans un mois, il donnera le rythme à 50 douaniers venus de toute la France. Un moment intense qu’il préparera avec rigueur. « En tant que chef, je dois montrer l’exemple », dit-il simplement. Sa femme, également douanière, mesure l’importance de cette reconnaissance. Leurs deux enfants, eux, sont surtout heureux de voir “papa à la télé”.
Le 14 juillet, Michaël incarnera pleinement la devise des douanes : « Honneur et dévouement ».
A lire aussi : Une pâtisserie de Bordeaux sacrée parmi les meilleures pâtisseries du monde
