Le raton laveur, petit mammifère originaire d’Amérique du Nord, poursuit son expansion en Gironde. Depuis sa première apparition dans le département en 2007, sa présence ne cesse de croître.
Selon les données les plus récentes, la population de ratons laveurs a doublé en seulement quatre ans, une progression qui suscite désormais une vigilance accrue de la part des autorités locales et des associations de protection de la biodiversité.

Le suivi de cette espèce en Gironde est assuré par l’Association départementale des piégeurs agréés de la Gironde (ADPAG), qui enregistre chaque année le nombre d’animaux capturés. Entre juillet 2023 et juin 2024, 206 ratons laveurs ont été piégés, contre 188 l’année précédente et seulement 104 entre 2020 et 2021. Ces chiffres traduisent une croissance régulière et significative de la population, en dépit des efforts de régulation.
« Nous constatons une hausse constante depuis plusieurs années. C’est une espèce exotique envahissante qui peut représenter un danger pour la biodiversité locale », explique Fabien Égal, responsable technique de l’ADPAG à nos confrères du Figaro. L’animal, classé comme « nuisible » en France depuis 2016, est reconnu pour sa capacité à perturber les écosystèmes : il s’attaque aux nids d’oiseaux, consomme des œufs, dégrade certaines cultures agricoles et peut même nuire à de petits élevages.
Le raton laveur est désormais présent sur l’ensemble du territoire girondin, mais sa concentration est plus forte au sud de Bordeaux, notamment dans les secteurs de Villenave-d’Ornon et Cadaujac. Pour limiter les effets de sa prolifération, l’ADPAG s’appuie sur un réseau structuré de 1 600 piégeurs répartis dans le département. Leur mission : tenter de contenir l’expansion de l’espèce et préserver l’équilibre écologique.

Doté d’une fourrure épaisse gris-brun, d’une queue annelée, de pattes griffues à cinq doigts et surtout d’un masque noir caractéristique autour des yeux, le raton laveur est facilement reconnaissable. Très opportuniste, il s’adapte aisément à différents environnements, grimpe avec agilité, et surtout, n’a aucun prédateur naturel sur le territoire français, ce qui accentue les risques liés à sa prolifération.
Bien que la situation ne soit pas encore jugée alarmante, les spécialistes appellent à une vigilance continue. « Il n’y a pas lieu de s’inquiéter de manière excessive à ce stade, mais la surveillance est essentielle. Nous devons éviter de nous laisser déborder », conclut Fabien Égal.
La Gironde, comme d’autres départements français, est désormais confrontée à un nouvel enjeu écologique : gérer intelligemment une espèce invasive, dont la progression rapide pourrait, à terme, mettre en péril certaines espèces locales. Pour l’instant, la mobilisation des piégeurs et des collectivités reste l’un des meilleurs remparts contre cette expansion silencieuse.
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