La dune du Pilat, joyau naturel du Bassin d’Arcachon, est bien plus qu’une simple étendue de sable. Avec ses 2,9 kilomètres de long et ses 102 mètres de hauteur, elle attire chaque année des millions de visiteurs, générant une manne économique colossale pour la Nouvelle Aquitaine.

En 2024, 1,5 million de personnes ont foulé son sable doré, laissant derrière elles bien plus que des empreintes de pas : près de 70,80 euros dépensés en moyenne par jour et par visiteur.
Le tourisme lié à la dune représente 760 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel, soit environ 2 millions d’euros par jour – un quart des retombées touristiques de toute la Gironde. Hôtels, campings, restaurants, locations saisonnières et activités nautiques profitent de cet afflux continu. Les parkings à proximité ont généré à eux seuls 2 millions d’euros en 2024, illustrant l’importance économique de ce site exceptionnel.
Une économie locale dépendante d’un géant de sable menacé

Pourtant, cette richesse est fragile. La dune du Pilat, classée Grand Site de France, subit les assauts répétés de l’érosion et des tempêtes. L’Observatoire de la côte de Nouvelle-Aquitaine a mesuré un affaissement de 2,6 mètres en un an, tandis que son flanc recule progressivement vers l’est. Des campings comme Les Flots Bleus ont déjà perdu plusieurs mètres de terrain, et des arbres centenaires sont engloutis par l’avancée du sable.
Face à cette menace, le Syndicat intercommunal du Bassin d’Arcachon a lancé en janvier 2025 des travaux de consolidation, avec un plan d’action s’étendant jusqu’en 2035. Renforcement des digues, réensablement et stabilisation des zones vulnérables sont au programme. Mais ces mesures ne peuvent que ralentir l’érosion, pas l’arrêter définitivement.

Quel avenir pour le tourisme face à l’érosion ?
La question se pose : comment concilier préservation et fréquentation massive ? En été, la dune accueille jusqu’à 13 000 visiteurs par jour, une pression qui n’est pas sans conséquences. Le plan d’actions 2025-2028 prévoit de réduire l’impact environnemental en développant les mobilités douces (vélo, navettes électriques) et en limitant le stationnement automobile.
Les acteurs locaux réfléchissent également à un tourisme plus durable, moins dépendant de la surfréquentation estivale. L’objectif : diversifier l’offre pour attirer des visiteurs hors saison et réduire la pression sur la dune.
Un symbole à protéger pour les générations futures

La dune du Pilat est bien plus qu’une attraction touristique : c’est un patrimoine naturel et économique vital pour la région. Si son avenir est incertain, les efforts de préservation et d’adaptation pourraient permettre de maintenir son attractivité tout en limitant son déclin.
Pour les professionnels du tourisme comme pour les habitants, le défi est de taille : sauvegarder cette merveille géologique tout en garantissant la pérennité de l’économie locale. Un équilibre délicat, mais essentiel pour l’avenir du Bassin d’Arcachon.
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